L’indice de masse corporelle est-il dépassé ? Des chercheurs l’affirment dans la revue Diabetologia. Selon leurs conclusions, cet indicateur ne permet pas de déterminer, avec fiabilité, le risque de maladie ou de décès prématuré. Leurs résultats ont été présentés lors du congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète.
Qu’est-ce que l’indice de masse corporelle ?
L’indice de masse corporelle est calculé en divisant le poids par le carré de la taille. S’il est compris entre 18,5 à 24,9, alors la personne à un "poids santé". Entre 25 et 29,9, l’IMC correspond au surpoids, et à l’obésité au-delà de 30. "L'IMC ne tient pas compte de la répartition des graisses", indique Irfan Khan, étudiant en médecine au College of Medicine and Health, de l’université de Cork en Irlande, qui a mené la recherche en collaboration avec des chercheurs canadiens. Or, ce facteur semble avoir davantage d’impact sur le risque de maladie ou de mort prématurée.
Des risques de décès précoce liés au rapport taille-hanches
Dans cette étude, les scientifiques ont voulu déterminer si des niveaux plus élevés de graisse entraînaient une hausse de la mortalité, ou s’il s’agissait seulement d’une corrélation. Pour ce faire, ils ont utilisé les données d’une banque britannique, la UK Biobank. L’analyse de celles-ci a montré que des niveaux plus élevés de graisse étaient bien une cause de décès. Dans un second temps, les chercheurs ont démontré que le rapport taille-hanches (WHR), un autre indicateur de poids, et le décès, quelle que soit la cause, avaient une augmentation linéaire : c’est-à-dire que les deux courbes se suivaient. "Ce qui signifie que le risque de décès précoce était le plus faible pour ceux qui avaient le WHR le plus bas, puis augmentait régulièrement avec l'augmentation du WHR", précisent les auteurs. En revanche, l'IMC par rapport au risque de décès se matérialisait par une courbe en forme de J : les personnes ayant un IMC extrêmement élevé ou faible avaient un risque accru de mortalité par rapport à celles ayant un IMC modéré. "Le WHR était plus fortement associé à la mortalité toutes causes confondues que l’IMC", concluent les auteurs.
L’IMC insuffisant pour évaluer la graisse viscérale et abdominale
L’indice de masse corporelle "ne tient pas compte de l'endroit où la graisse est stockée, qu'elle soit accumulée autour des hanches ou de la taille, explique Irfan Khan. Cela signifie qu'une personne qui a accumulé de la graisse autour de sa taille aura le même IMC qu'une personne du même âge et de la même taille qui stocke la graisse autour des hanches, malgré les risques pour la santé de la graisse abdominale". Cette dernière est associée à différentes pathologies comme le diabète de type 2, les troubles du sommeil, les maladies cardiovasculaires et certains cancers. "Le WHR reflète mieux les niveaux de graisse abdominale, y compris la graisse viscérale, qui s'enroule autour des organes profondément à l'intérieur du corps et augmente le risque de maladies, y compris le diabète de type 2 et les maladies cardiaques, poursuit l’auteur principal de cette étude. Le message est simple ‘Plus le WHR est bas, plus votre risque de mortalité est faible."