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TSA

Autisme : la pollution de l'air aggraverait les symptômes des enfants

Par Stanislas Deve

La pollution de l'air pourrait aggraver les symptômes des enfants souffrant de troubles du spectre autistique (TSA), d’après une nouvelle étude.

Olezzo / istock
Il existe trois signes qui caractérisent l’autisme et permettent de faire le diagnostic : des troubles de la communication, à la fois verbale et non verbale ; des perturbations dans les relations sociales ; des troubles du comportement comme des gestes stéréotypés et répétitifs, des rituels, ou des intérêts restreints.
On estime aujourd’hui que 30 à 35 % des Troubles du Spectre Autistique ont une origine génétique. Etre un garçon et avoir des antécédents familiaux sont notamment deux facteurs de risque reconnus.

Les enfants atteints d’autisme courent davantage de risque d’être hospitalisés s’ils sont exposés à la pollution de l’air, même à court terme. C’est ce qu’a conclu une équipe de chercheurs sud-coréens, dont les travaux ont été publiés dans la revue BMJ Open.

Les troubles du spectre autistique (TSA) sont des troubles chroniques du développement humain caractérisés par des anormalités dans les interactions sociales et la communication, verbale ou non verbale. Ils peuvent concerner tous les enfants, peu importe leur origine sociale, le niveau d’éducation des parents ou encore l’origine ethnique : on estime aujourd'hui qu'un enfant sur 100 en est atteint.

Un niveau d'inflammation aggravé par la pollution de l'air

Alors que de précédentes études avaient montré qu’un TSA s’accompagne souvent d’une inflammation du cerveau et de l’organisme, les chercheurs coréens ont constaté qu’une exposition à la pollution de l’air, de quelques jours à quelques semaines, peut augmenter ce niveau d’inflammation, et donc le risque de devoir être hospitalisé. Et ce, en particulier chez les enfants, dont le système nerveux est encore en développement, et par conséquent plus sensible à la pollution atmosphérique que celui des adultes.

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont collecté les données officielles de l’Assurance maladie coréenne sur les hospitalisations quotidiennes pour TSA chez les enfants âgés de 5 à 14 ans entre 2011 et 2015, avant de les comparer aux niveaux de particules fines (c’est-à-dire d’une taille inférieure à 2,5 microns), de dioxyde d’azote et d’ozone dans seize régions de la Corée du Sud sur une période de six jours. Entre 2011 et 2015, le nombre moyen d’enfants admis chaque jour à l’hôpital était de 8,6 (7 chez les garçons, contre 1,6 chez les filles).

Des symptômes autistiques aggravés par un taux de particules fines élevé

Dans le détail, les chercheurs ont constaté qu’une augmentation des taux de particules fines, de dioxyde d’azote et d’ozone était respectivement associée à un risque d’hospitalisation pour autisme de 17 %, 9 % et 3 % plus élevé. "L’exposition à court terme à la pollution de l’air aggrave les symptômes de TSA, en particulier chez les garçons", ont-ils conclu dans un communiqué.

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs font le lien entre autisme et pollution atmosphérique. Une étude de 2014 avait déjà montré que les enfants souffrant de TSA avaient plus de chances d’avoir été exposés à des niveaux plus hauts de particules toxiques dans l’air durant le temps de la grossesse et les deux premières années de leur vie que les enfants ne souffrant pas de ces troubles.