Comment réagir face à un arrêt cardiaque ? L’idéal serait bien sûr de ne jamais avoir à y répondre en pratique, mais la question mérite qu'on s'y attarde en théorie du moins. Chaque année en France, environ 40.000 personnes meurent d’un arrêt cardiaque. "Plus de 90 % des arrêts ont eu lieu à domicile, avec des témoins qui n’ont globalement pas initier les gestes de premiers secours et des délais d’intervention plus long", peut-on lire sur le site de la Fédération française de cardiologie (FFC). Pratiquer une réanimation cardio-respiratoire manuelle augmenterait pourtant les chances de survie des victimes de 30 à 40 %, selon les études. Voici donc un mode d’emploi de ce geste qui sauve.
Appeler les secours et vérifier qu’il s’agit d’un arrêt cardiaque
Si vous êtes témoin d’une personne qui s’effondre devant vous la main sur la poitrine, la première chose à faire est d’appeler ou de faire appeler les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 en Europe. Le massage cardiaque n’est qu’un moyen, en attendant les équipes du Samu, de continuer à faire "battre" le cœur et envoyer du sang au cerveau pour l’oxygéner, en attendant les équipes du Samu. Il faut agir vite : au cours d’un arrêt, les lésions cérébrales surviennent dès la première minute. Allongez la personne sur le dos, mettez-la torse nu en déchirant les vêtements s’il le faut, agenouillez-vous à côté d’elle. Si la victime n’a plus de souffle ou si sa poitrine ne bouge pas, il s’agit bien d’un arrêt cardiaque. Procédez au massage, en restant en ligne avec les secours qui pourront vous guider.
Compresser le thorax 30 fois de suite
Placez vos mains l’une sur l’autre, les doigts croisés, au milieu du thorax de la victime. Vos bras doivent être tendus. Comprimez alors le sternum et enfoncez-le de 5 à 6 cm (n'y allez pas de main morte !), en appuyant avec l’ensemble de votre corps. Après chaque pression, laissez le thorax reprendre sa position initiale. La durée de compression doit être égale à celle du relâchement.
Répétez ainsi 30 compressions. Leur fréquence doit être de 100 par minute, soit deux par seconde. Pour garder un tel rythme, il suffit d’avoir en tête celui du tube disco des Bee Gees "Stayin’ Alive" : il s’agit du tempo parfait pour un massage cardiaque, selon l’American Heart Association (AHA). Cette recommandation a d’ailleurs fait l’objet d’une campagne officielle au Royaume-Uni, qu’on peut voir dans cette vidéo aussi ludique que pédagogique.
Pratiquer 2 insufflations bouche-à-bouche
Le bouche-à-bouche, bien que discuté, est encore recommandé par la Croix-Rouge en cas d’arrêt cardiaque, mais seulement si vous êtes formé ! Sinon "vous pourriez mettre en danger les chances de survie de la victime", alerte l’association. Pour le pratiquer : basculez la tête de la victime vers l'arrière, soulevez son menton, placez une main sur son front et pincez ses narines, couvrez entièrement la bouche de la victime par la vôtre, insufflez l'air dans sa bouche en veillant bien à ce que sa poitrine se soulève. Recommencez - une seconde fois, pas plus.
Garder le rythme sans s'arrêter
Poursuivez cette fréquence de massage et de bouche-à-bouche - 30 compressions et 2 insufflations - sans vous arrêter jusqu’à ce que les secours prennent le relais. C'est essentiel : à chaque minute sans stimulation, les chances de survie sans dommage cérébral diminuent de 5 %, d'après l'AHA.
A noter enfin que si vous êtes en possession d’un défibrillateur automatisé externe (DAE), il est fortement recommandé de l’utiliser en parallèle du massage, afin de restaurer le rythme cardiaque. La Croix-rouge détaille toutes les étapes en images sur son site.