D'après un sondage réalisé par YouGov en 2017, 70 % des femmes auraient déjà reçu des dickpics non-sollicitées, c’est-à-dire la photo d’un pénis envoyé via un smartphone. Cette pratique a largement augmenté avec la crise sanitaire. En effet, entre février 2020 et mai 2021, il y a eu une hausse significative des échanges d’images à caractère sexuel comme les dickpics : + 11 points chez les jeunes de 18 à 34 ans, soit 25 %, selon l'Institut français d'opinion publique (Ifop).
Imaginer la personnalité à partir de la photo d’un pénis
Une étude publiée dans la revue Sexuality & culture s’est penché sur ce phénomène. "En raison de cette augmentation du comportement sexuel numérique, la présente étude vise à comprendre quelles hypothèses sur les partenaires romantiques ou sexuels potentiels sont faites à partir de la réception de contenu sexuellement explicite”, indiquent les chercheurs. Autrement dit, qu’est-ce que l’on imagine de la personnalité d’un homme quand on reçoit un cliché de son pénis ?
Lors de leur expérience, les scientifiques ont montré à 106 personnes, dont 80 % de femmes et 20 % d’hommes, des photographies de 24 pénis différents par la longueur, la largeur ou encore la quantité de poils. Une fois le cliché observé, les participants devaient dire ce qu’ils pensaient de la personnalité de la personne.
Gros pénis : plus extravertis et meilleurs au lit
Résultats : les participants trouvaient les gros pénis plus attrayants et imaginaient les hommes plus extravertis et meilleurs au lit. En revanche, pour les plus petits sexes, c’était tout le contraire. Pour les pénis plus fins, ils étaient associés à une personnalité névrosée. Enfin, les participants jugeaient mieux les sexes qui avaient les poils rasés. "Je pense que la grande leçon à tirer de cette étude est que les gens sont jugés et évalués lorsqu’ils partagent des photos de leurs organes génitaux", expliquait Thomas R. Brooks, auteur de l’étude, dans la revue PsyPost.
"Plus de possibilités de faire des suppositions à votre sujet"
"Cependant, l’histoire va bien au-delà de "gros pénis = bien", poursuit-il. Ce que nous avons découvert, c’est que la photo d’un pénis contribue à la théorie implicite sur cette personne, ce qui inclut la personnalité présumée, le comportement et d’autres attributs. Lorsque vous envoyez une photo, vous donnez à l’autre personne plus de possibilités de faire des suppositions à votre sujet”, ont conclu les chercheurs.