- Plusieurs millions de personnes sont concernées par une ou plusieurs addictions en France.
- Plus la consommation commence jeune, plus le risque d’addiction est élevé.
"Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères, peut-on lire sur le site de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les chercheurs tentent de mieux décrire les mécanismes impliqués dans l’apparition, le maintien et les rechutes des addictions”.
La dépendance, une maladie du cerveau
Des chercheurs de l’Université de Yale, aux États-Unis, ont publié une vidéo pour expliquer ce qu’est la dépendance, qui est désormais considérée comme une maladie du cerveau. Réussir à la vaincre n’est pas donc simple car elle agit sur notre système neurologique.
Alcool, tabac, drogue… Qu’importe la substance, la dépendance est toujours en lien avec les circuits de la récompense. Mais comment cela fonctionne ? Le premier stade est l’activation de ce circuit cérébral par la substance consommée ou la pratique réalisée. Quand il est stimulé par la consommation d’un produit par exemple, une substance chimique, appelée "dopamine", est libérée dans le cerveau et donne une sensation de satisfaction. C’est donc la recherche de ce plaisir qui va pousser la personne à consommer à nouveau le produit addictif.
Addictions : démultiplication de la quantité de dopamine
Mais il y a quelque chose de plus quand une personne développe une dépendance à une substance addictive car celle-ci déclenche une réponse démesurée lorsqu'elle atteint le cerveau. Ainsi, au lieu d'une simple sensation de satisfaction agréable et comparable à d’autres substances, les produits addictifs démultiplient la quantité de dopamine libérée et donc la sensation de plaisir. La dépendance se crée de cette manière.
Mais lorsque la dépendance est installée et que l’utilisation de la substance devient régulière, les circuits cérébraux finissent par s’adapter et deviennent moins sensibles à la dopamine. De plus, le taux de dopamine libéré à chaque consommation diminue progressivement. Ainsi, pour atteindre la même sensation de plaisir qu’au début, la personne a besoin de consommer de plus de produits. Cela peut donc avoir des effets néfastes dans la vie privée et professionnelle car des problèmes de concentration, de mémoire et d'apprentissage sont associés à la dépendance.
La consommation pour sortir d’un état émotionnel négatif
Quand il s’agit de dépendance à la drogue par exemple, la consommation de cette substance n’est plus une décision consciente mais plutôt une habitude, dictée par le cerveau. La personne n’est plus en mesure de s’en passer car la consommation lui permet de sortir d’un état émotionnel négatif et ne vise plus à prendre du plaisir. On parle ici de perte de contrôle lorsque la personne n’a plus la capacité de résister aux envies de consommer et qu’il n’y a donc plus de réelle prise de décision. Ainsi, comme une grande partie de la dépendance vient du cerveau, le sevrage doit être pris en charge médicalement.