Dans un entretien accordé Journal du Dimanche (JDD) ce 25 septembre, Gabriel Attal, ministre de l’Action et des Comptes publics, a déclaré souhaiter mettre un terme aux remboursements par la Sécurité sociale des arrêts maladies en téléconsultation qui ne sont pas dispensés par le médecin traitant.
Arrêt de travail en téléconsultation : des dérives constatées
Au début de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement avait décidé que la Sécurité sociale prendrait intégralement en charge les téléconsultations des médecins généralistes et des spécialistes. L’objectif de cette mesure ? Limiter les sorties des Français pendant la crise sanitaire de Covid-19. Face à la reprise épidémique, ce dispositif avait été prolongé fin 2021.
Des abus ont cependant été recensés. Début septembre, Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance-maladie avait notamment pointé du doigt ces débordements. "C’est devenu le Far West, et il nous faut mieux réguler les pratiques. Certains patients n’hésitent pas à faire plusieurs téléconsultations dans la même journée pour obtenir l’arrêt de travail convoité. Nous voulons éviter ces dérives, sans brider la demande des patients ayant des difficultés d’accès aux soins", avait-il expliqué à nos confrères du Figaro.
Une mesure pour limiter les risques d’abus
"On a constaté une explosion des arrêts maladies donnés, en téléconsultation, par un professionnel qui n'est pas le médecin traitant. Ce sont près de 100 millions d'euros l'an dernier", a souligné Gabriel Attal. Pour lutter contre ces dérives, les arrêts "délivrés en visio par un médecin qui n'est pas le médecin traitant ne seront plus remboursés par la Sécurité sociale", a indiqué le ministre.
D’après l’Agence France Presse (AFP), le déremboursement des arrêts maladies en téléconsultation fait partie des mesures phares du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cette norme devrait être instaurée à partir du 1er juin 2023.