- Chaque année, plus de 50 millions de personnes sont touchées par la dengue, selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
- Le moustique tigre est principal vecteur de la dengue.
En 2022, la France a enregistré une hausse des cas de dengue en métropole. Depuis juillet, 47 cas autochtones, autrement dit des personnes ayant contracté la maladie sans avoir voyagé dans une zone d’endémie dans les quinze jours précédent l’apparition des symptômes, ont été identifiés.
Quels facteurs peuvent expliquer la hausse des cas de dengue en France ?
Dans une majorité des cas, la dengue est une maladie transmise par la piqûre du Aedes aegypti ou Aedes albopictus (aussi appelé moustique tigre). Plus rarement, cette pathologie se transmet par le biais d’une transfusion sanguine, d’une greffe d’organes ou de cellules.
À l’heure actuelle, 67 départements sont concernés par l’invasion des moustiques tigres, ce qui explique pourquoi ce ne sont pas des cas importés, mais autochtones. Santé publique France alerte notamment sur les fortes densités de ces parasites sur le territoire. D’autres facteurs peuvent également expliquer l’augmentation des contaminations : la reprise des voyages et le retour des voyageurs de zones à risque, ainsi que des conditions climatiques favorables à la reproduction des moustiques avec la chaleur et la pluie.
"L’été que nous avons vécu, exceptionnel par son alternance de chaleurs caniculaires et d’épisodes pluvieux intenses, notamment dans les régions du sud, a entraîné une augmentation importante du nombre de moustiques (…). En effet, si leurs œufs ont besoin d’eau pour achever leur processus de développement, ils sont néanmoins très résistants dans l’environnement. En cas de sécheresse, ils peuvent rester viables jusqu’à plusieurs années, ce qui leur permet de survivre en attendant que les conditions de leur éclosion redeviennent favorables", a expliqué Yannick Simonin, virologiste, maître de conférences en surveillance et étude des maladies émergentes, à l’université de Montpellier, à Ouest-France.
Santé publique France a également indiqué que la propagation des infections transmises par les moustiques est fortement associée au changement climatique (réchauffement, pluies abondantes, sécheresse, inondations). Ces phénomènes favorisent la propagation de ces insectes. "La globalisation avec l’importance des échanges commerciaux et humains à travers le globe, la déforestation et l’urbanisation sont des facteurs contribuant fortement à la multiplication des maladies transmises par les moustiques", a souligné l’organisme.
Qu’est-ce que la dengue ?
Également appelée "grippe tropicale", la dengue est une maladie infectieuse due à un arbovirus qui est principalement transmis par le moustique tigre. À l’inverse du moustique "classique", ce parasite est silencieux et pique au lever du jour ou au crépuscule. En plus de la dengue, il peut être vecteur de deux autres affections : le chikungunya et le zika.
"Depuis sa première détection sur notre territoire, en 2004 à Menton, ce petit moustique noir au corps et aux pattes rayées de blanc originaire d’Asie du Sud-Est et de l’océan Indien n’en finit pas d’augmenter son aire de répartition française. En moins de vingt ans, il a envahi 67 départements métropolitains sur 96 (contre seulement 58 en 2020 !). Sa propagation sur l’ensemble du territoire est inexorable", a souligné Yannick Simonin. À l’origine, la dengue était uniquement présente dans des zones tropicales et subtropicales, mais ce n’est désormais plus le cas.
Dengue : quels sont les symptômes de cette pathologie infectieuse ?
Il existe deux sortes de dengue : la classique et l’hémorragique. Dans le premier cas, la maladie se caractérise par une forte fièvre, des maux de tête, des nausées, des vomissements, des douleurs articulaires et musculaires ainsi qu’une éruption cutanée semblable à la rougeole. Ces signes surviennent brutalement après deux à sept jours d’incubation. Une brève rémission est observée chez le patient trois à quatre jours après l'apparition des premières manifestations, mais cette période est de courte durée. Les symptômes s'intensifient ensuite. Le patient peut alors souffrir de saignements de nez, d’hémorragies conjonctivales ou d’ecchymoses.
La dengue hémorragique est une forme aiguë et grave de la maladie. Elle concerne 1 % des cas de dengue dans le monde. Elle peut provoquer de graves complications telles qu’une fièvre persistante, des hémorragies multiples (gastro-intestinales, cutanées et cérébrales). "Chez les enfants de moins de quinze ans notamment, un état de choc hypovolémique peut cependant s’installer (refroidissement, moiteur de la peau et pouls imperceptible signalant une défaillance circulatoire), entrainer des douleurs abdominales, et, sans perfusion, provoquer la mort", a indiqué l’Institut Pasteur.
Existe-t-il un vaccin contre la dengue ?
En 2015, le Dengavaxia du laboratoire Sanofi Pasteur, a été le premier vaccin contre la dengue a être homologué. Ce sérum est autorisé dans une vingtaine de pays. Cependant, il est uniquement destiné aux personnes âgées de 9 à 45 ans vivant dans des zones d’endémie. Pour en bénéficier, elles doivent avoir été infectées une première fois par le virus de la dengue.
Dengue : comment se protéger de cette pathologie ?
Plusieurs mesures de prévention permettent de réduire les risques de contamination par un moustique Aedes albopictus. Lorsque vous voyagez dans une région endémique, vous pouvez vous protéger avec des vêtements couvrants et utiliser régulièrement des répulsifs à pulvériser sur votre peau. Dans votre chambre, vous pouvez également entourer votre lit d’une moustiquaire pour éviter les piqûres tôt le matin ou au crépuscule.
Le moustique tigre est également très présent dans les zones urbaines et il apprécie les endroits humides tels que les vases, les seaux, les bidons ou encore les gouttières. Il s’y implante généralement pour y pondre ses œufs.
Pour éviter son installation dans ces zones humides, vous pouvez ranger à l’abri le matériel de jardin, les seaux, les arrosoirs et les autres récipients après les avoir vider. Autre recommandation : enlevez les eaux stagnantes sous les coupelles des pots de fleurs ou des vases et changez régulièrement l’eau des fleurs.
Il est aussi recommandé de bâcher hermétiquement ou de recouvrir d’une moustiquaire les réserves d’eau comme les bidons de récupération d’eau ou les piscines non-traitées.