- En France, le nombre estimé de nouveaux cas de glioblastomes était de 3.481 pour l’année 2018.
- Ce cancer du cerveau entraîne des maux de tête, des nausées, des vomissements, des déficits de force et des crises d’épilepsie.
- Le dysfonctionnement de l'horloge circadienne est fréquemment associé aux maladies métaboliques.
Le glioblastome est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l'adulte. Après le diagnostic, les patients souffrant de ce cancer touchant les astrocytes (à savoir des cellules du système nerveux central) ne survivent en moyenne que 15 mois. Malgré plus de deux décennies de recherche sur les causes et les traitements du glioblastome, ce pronostic vital ne s'est pas amélioré.
"Chez la grande majorité des malades, le cancer revient", a déclaré Steve Kay, professeur à l’université de Californie du Sud (États-Unis). Il pense que la tumeur réapparaît car un petit nombre de cellules cancéreuses est toujours présent après la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Ces cellules cancéreuses détourneraient les mécanismes de l'horloge circadienne de l'organisme, ce qui leur permettraient de se propager plus rapidement et de résister aux effets de la chimiothérapie et de la radiothérapie.
Cancer du cerveau : la découverte de la molécule médicamenteuse "SHP656"
Récemment, Steve Kay et une équipe de chercheurs ont révélé que les protéines de l'horloge circadienne, qui aident à coordonner les changements dans les fonctions de l'organisme au cours d'une journée, pourraient jouer un rôle clé dans la croissance et la propagation de ce cancer du cerveau.
Dans le cadre d’une étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), ils ont identifié une nouvelle classe de petite molécule, appelée "SHP656", qui peut cibler les protéines de l'horloge circadienne et s'avérer efficace pour traiter le glioblastome. "Il s'agit d'une molécule puissante", a indiqué Steve Kay dans un communiqué.
Pour parvenir à cette découverte, les auteurs ont créé et testé des milliers de molécules capables de se lier aux protéines de l'horloge circadienne à l'intérieur des cellules cancéreuses et de potentiellement les neutraliser. Ils ont utilisé plusieurs techniques, dont l'intelligence artificielle (IA), pour déterminer quelle molécule était la mieux adaptée pour lutter contre le glioblastome. Les algorithmes ont permis de mettre le doigt sur la molécule "SHP656".
Glioblastome : la molécule "SHP656" réduirait la croissance des cellules cancéreuses
Les scientifiques ont ensuite testé l’efficacité de la molécule "SHP656" grâce à des cellules souches prélevées chez des patients touchés par un glioblastome. Ils ont observé que le "SHP656" réduisait la croissance des cellules cancéreuses.
"Nous constatons que la molécule agit différemment sur les cellules saines du cerveau et sur les cellules tumorales. C'était un véritable bond en avant dans notre compréhension de la façon dont nous pouvons développer des médicaments qui ciblent les protéines de l'horloge circadienne", a précisé Steve Kay.
Actuellement, ce traitement est évalué dans le cadre d’un essai clinique. Steve Kay et ses collègues étudient également son utilité pour traiter le cancer colorectal, le cancer du foie et la leucémie myéloïde aiguë.