- L'étude est observationnelle : il y a une corrélation entre sport et risque de décès, mais pas un lien de cause à effet.
- La réduction de la masse maigre et la socialisation liée au sport pourraient expliquer en partie les effets bénéfiques de ces activités sur le risque de décès.
Il faut faire du sport pour préserver sa santé, mais quelle activité pratiquer ? Selon une étude parue dans British Journal of Sports Medicine, il faudrait choisir la musculation. Les chercheurs constatent que faire régulièrement des exercices avec des poids permet de réduire le risque de décès, quelle qu’en soit la cause.
Une analyse des niveaux et des types d’activité physique
L’équipe scientifique, qui rassemble des chercheurs de deux centres américains de recherche sur le cancer, a utilisé les données d’un essai sur le dépistage de différents cancers. Il rassemble près de 155.000 hommes et femmes, âgés de 55 à 74 ans. Il y avait notamment des informations sur l’exercice physique pratiqué par les participants, et sa fréquence.
Dans un premier temps, les chercheurs ont classé les données selon l’intensité de l’exercice. Ainsi, une intensité modérée est définie comme "une activité dans laquelle vous transpirez légèrement ou augmentez votre respiration et votre fréquence cardiaque à des niveaux modérément élevés", et une activité vigoureuse comme "une activité suffisamment intense pour transpirer ou augmenter votre respiration et votre fréquence cardiaque à des niveaux très élevés". Il est recommandé de pratiquer une activité d'endurance pendant au moins 150 minutes chaque semaine à un niveau modéré, ou 75 minutes à un niveau intense.
Combiner endurance et musculation réduit davantage le risque de décès
Dans cette étude, un tiers des participants respectaient ces recommandations. Près d’un répondant sur quatre a déclaré avoir déjà pratiqué l’haltérophilie, et 16 % ont déclaré faire de l'exercice avec des poids entre une et six fois par semaine. L'exercice avec des poids et l’exercice cardio étaient tous deux associés à un risque plus faible de décès, quelle qu'en soit la cause, ainsi que de maladies cardiovasculaires. Pour l’exercice d'endurance, la réduction du risque était comprise entre 9 et 22 %, et elle était de 24 à 34% pour la musculation. Mais le risque de décès le plus faible a été observé chez ceux qui ont déclaré pratiquer les deux types d'activité physique. Le risque de décès était de 41 à 47 % inférieur chez ceux qui déclaraient atteindre les niveaux hebdomadaires recommandés en ce qui concerne l’activité cardio et qui faisaient de l'exercice avec des poids une ou deux fois par semaine, en comparaison aux participants inactifs physiquement.
L’OMS conseille de conjuguer activité d’endurance et renforcement musculaire
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les effets du lever de poids uniquement, mais ils estiment que d’autres activités de renforcement musculaire pourraient avoir les mêmes effets : le pilate, la gym suédoise ou les exercices type burpees. "Notre découverte (…) soutient fortement les recommandations actuelles de pratiquer des activités d'endurance et de renforcement musculaire", concluent les chercheurs. En effet, l’Organisation mondiale de la santé conseille aux adultes de pratiquer une activité d’endurance, pendant 150 minutes au moins chaque semaine si son intensité est modérée, et des exercices de renforcement musculaire deux fois dans la semaine au minimum.