L’hystérectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever l’utérus. Cette opération est réalisée lorsque la patiente présente des fibromes utérins gênants ou souffre d’un prolapsus, à savoir une descente d’organes. L’ablation de l’utérus est également proposée dans le cadre du traitement de l’endométriose, des cancers du col de l’utérus, de l’endomètre ou des ovaires.
Récemment, des chercheurs français ont révélé que les femmes ayant recours à une hystérectomie étaient plus exposées au risque de développer un diabète de type 2. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude présentée lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète, qui a eu lieu à Stockholm du 19 au 23 septembre.
83.582 femmes ont été suivies durant 16 ans
Pour mener à bien leurs travaux, l’équipe a suivi 83.582 femmes, âgées en moyenne de 51 ans, pendant 16 ans. Au début des recherches, elles n'étaient pas diabétiques. Les scientifiques ont examiné les données recueillies tous les deux ans grâce à un questionnaire portant sur les facteurs liés au mode de vie, notamment l'activité physique, les habitudes alimentaires, l'indice de masse corporelle, le tabagisme, la puberté, le statut ménopausique, l'âge de la ménopause, l'utilisation de contraceptifs oraux, ainsi qu’un éventuel diagnostic de diabète de type 2.
Hystérectomie : 2.672 patientes ont développé un diabète de type 2
Au cours du suivi, 17.141 participantes ont subi une hystérectomie et 2.672 d'entre elles ont développé un diabète de type 2. D’après les résultats, les patientes qui ont eu recours à une ablation de l’utérus avaient 27 % plus de risques de devenir diabétiques. "Cette cohorte française suggère que les femmes qui subissent une hystérectomie avant l'âge de 45 ans ont un risque accru de 52 % de souffrir d’un diabète de type 2", a déclaré Fabrice Bonnet, auteur principal de l’étude.
"Les femmes ayant subi une hystérectomie étaient plus souvent déprimées"
Selon les auteurs, le fait de subir une hystérectomie avec des ovaires laissés intacts était lié à un risque accru de diabète de 13 %, contre un risque accru de 26 % après une hystérectomie et une ovariectomie, à savoir une ablation des ovaires. "Cela indique que la préservation des ovaires pourrait être bénéfique pour réduire le risque de diabète de type 2. Nos résultats suggèrent également que les femmes ayant subi une hystérectomie étaient plus souvent déprimées. D’après nos données, l'augmentation des symptômes dépressifs peut jouer un rôle dans l'association entre l'hystérectomie et un risque accru de diabète", a ajouté Fabrice Bonnet.