- Selon l’Organisation mondiale de la santé, 92 % de la population mondiale vit dans une région où les niveaux de pollution atmosphérique dépassent les seuils fixés par l’agence de l’Onu.
- Chaque année en France, plus de 130.000 accidents vasculaires cérébraux surviennent, soit un toutes les quatre minutes. L’AVC représente la première cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer) et la deuxième cause de mortalité (environ 10 % des décès)
Maladies cardiovasculaires, problèmes respiratoires, troubles cognitifs... La liste des pathologies associées à la pollution atmosphérique n’en finit pas de s’allonger. Dernière découverte en date : l’exposition à des niveaux élevés de pollution de l’air pourrait accroître le risque de souffrir d’un AVC et de complications médicales suivant l’AVC, selon des chercheurs de l’université Sun Yat-sen à Guangzhou, en Chine. Leurs travaux, validés par leurs pairs, viennent d'être publiés dans Neurology, la revue médicale de l’Académie américaine de neurologie.
Pollution atmosphérique : une étude menée sur plus de 300.000 patients
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de l’université Sun Yat-sen à Guangzhou, en Chine, ont analysé les données de 318.752 personnes issues d’une biobanque britannique, sur une période de douze ans. Les patients, âgés en moyenne de 56 ans, n’avaient aucun antécédent d’AVC ou de maladie cardiaque au début de l’étude. Le niveau de leur exposition à la pollution atmosphérique a été calculé en fonction de leur lieu de résidence. Au cours de l’étude, près de 6.000 personnes ont fait un AVC. Parmi elles, près de 3.000 ont développé ensuite des pathologies du cœur, et plus de 1.000 sont décédées un peu plus tard.
Après ajustement des résultats en fonction du mode de vie des patients (tabagisme, activité physique, alimentation...), les chercheurs ont constaté que les personnes exposées à des niveaux élevés de pollution de l’air étaient "plus susceptibles d’avoir un premier AVC, une maladie cardiovasculaire post-AVC ou de mourir" que les personnes non exposées.
Un risque d’AVC accru de 24 % par la pollution de l’air
En détails, chaque augmentation de 5 microgrammes par mètre cube de particules fines (inférieures à 2,5 microns, qui pénètrent profondément dans l’organisme) accroît le risque d’AVC de 24 % et celui de mourir des suites d’un AVC de 30 % chez les personnes initialement en bonne santé. La responsabilité des niveaux élevés d'oxyde et de dioxyde d’azote dans l’air est également pointée du doigt.
"Il est possible que la diminution de l'exposition à des niveaux élevés de pollution de l'air puisse jouer un rôle dans la réduction de la progression des accidents vasculaires cérébraux", explique l’auteur principal de l’étude, le professeur Hualiang Lin, dans un communiqué. Avant de prodiguer quelques conseils : "Les personnes peuvent réduire leur exposition en restant à l'intérieur les jours de forte pollution, en réduisant leurs exercices en plein air, en portant des masques pour filtrer les particules et en utilisant des purificateurs d'air."