En matière de fertilité, les idées reçues ont la vie dure. Pour preuve : 54 % des personnes, âgées de 25 à 34 ans, pensent que l’infertilité est encore aujourd’hui considérée comme un problème majoritairement féminin dans le couple. C’est ce qu’a révélé une étude menée par OpinionWay pour le service de télémédecine deuxiemeavis.fr, en collaboration avec Ronan Chastellier, sociologue et maître de conférence à l'Institut d'études politiques de Paris. Ces travaux ont été réalisés auprès de 1.050 adultes âgés de 25 à 45 ans, représentatifs de la population française.
Les femmes sont plus stressées à cause de l’infertilité dans le couple
"On fait encore peser la responsabilité de l’infertilité sur les femmes car la procréation serait avant tout une affaire féminine. Et cela se vérifie dans le domaine médical car souvent, dès lors qu’il y a des problèmes d’infertilité dans un couple, on fera d’abord passer des tests à la femme, bien avant l’homme, pour chercher la source du problème", a expliqué Pauline d’Orgeval, cofondatrice et Présidente du service deuxiemeavis.fr.
Pour 68 % des participantes, les femmes portent majoritairement le stress lié à l’infertilité au sein du couple. "Les hommes ne semblent pas se rendre compte du stress engendré par l’infertilité dans le couple", a déclaré Pauline d’Orgeval dans un communiqué. Pour rappel, le stress est une cause de l’infertilité. En clair, ce facteur « contribue à renforcer la responsabilité féminine de la fertilité dans le couple, particulièrement autour de 35 ans », peut-on lire dans la recherche.
La pression autour du désir d’enfant, une nouvelle charge mentale pour les femmes !
D’après les résultats, 78 % des jeunes adultes pensent qu’à partir de 35 ans la pression autour du désir d’enfant dans le couple s’apparente à une nouvelle charge mentale pour les femmes. Cette dernière est ressentie à la fois dans la société mais aussi dans le corps médical. Selon l’étude, 63 % des 25-34 ans estiment que la pression du corps médical pour que les femmes conçoivent un enfant avant 35 ans est aussi forte voire plus forte qu’il y a 10 ans.
"Les femmes ont à subir une sorte d’autostress assez écrasant sur ce sujet car elles sont placées 'en mode projet' pour ce qui est du 'premier enfant'. Un stress d’infertilité qui peut ainsi se transformer en macro psychose dans le couple, alourdissant ainsi la charge mentale des femmes", a signalé le sociologue Ronan Chastellier.