Après des années de lutte contre la maladie d’Alzheimer, un médicament pourrait peut-être enfin voir le jour. C’est l’espoir suscité par les résultats encourageants d’un traitement capable de réduire le déclin cognitif de patients aux premiers stades de la maladie neurodégénérative, le Lecanemab. Le groupe pharmaceutique japonais Eisai et l'Américain Biogen ont annoncé, mardi 27 septembre, cette avancée, sans pour autant publier l'étude scientifique complète, comme le relève l’AFP.
Déclin cognitif : une réduction de 27 % a été observée grâce au Lecanemab
Ces résultats préliminaires proviennent d'essais cliniques menés sur environ 1.800 personnes. La moitié a reçu le Lecanemab, et l'autre un placebo. Chez les patients qui ont pris le nouveau médicament, Eisai et Biogen ont observé une réduction de 27 % du déclin cognitif sur une période de 18 mois. Les deux groupes pharmaceutiques prévoient de publier les résultats complets dans une revue scientifique et de déposer des demandes d'autorisation pour la commercialisation du traitement aux États-Unis, au Japon et en Europe avant la fin mars 2023, précise l’AFP.
Bien que les résultats soient modestes, ils restent très encourageants pour la communauté scientifique, après 20 ans de stagnation des essais cliniques contre la maladie. Le traitement n'entraîne pas de "guérison", mais freine substantiellement le déclin cognitif et permet donc aux patients de conserver leurs activités du quotidien, ce qui est une grande victoire aux yeux des experts.
Quels effets secondaires pour ce nouveau traitement contre l'Alzheimer ?
Les risques d’effets secondaires devront cependant être examinés : des inflammations et des saignements dans le cerveau ont été détectés. Néanmoins, ces résultats prouvent que s'attaquer aux plaques amyloïdes, comme le fait le Lecanemab, pourrait être une bonne stratégie de traitement selon la communauté scientifique. Cela pourrait apporter des réponses sur le rôle précis de ces plaques de protéines présentes dans le cerveau chez les malades d’Alzheimer, se formant autour des neurones et les détruisant, qui est de plus en plus sujet à débat chez les scientifiques.
Ces résultats sont aussi une manière de se racheter pour le laboratoire Biogen, après le déploiement catastrophique d'un précédent traitement, souligne le New York Times. En 2021, un autre médicament prometteur du laboratoire américain avait été commercialisé. Lui aussi visait les plaques amyloïdes. Alors qu’il était le premier médicament approuvé aux États-Unis contre la maladie depuis 2003, il avait finalement été jugé trop peu efficace lors des essais cliniques par La FDA, l’agence américaine du médicament, qui a réservé son usage aux cas d'Alzheimer modérés uniquement. Medicare, l'assurance maladie américaine dédiée aux seniors, a même pris la décision de très fortement limiter la prise en charge de ce traitement.