À l'occasion des Assises nationales de la qualité de l'environnement sonore, clôturées ce mercredi 28 septembre, l’agence de la transition écologique (ex-ADEME) a dressé le bilan des conséquences sanitaires et sociales de la pollution sonore. Selon leur étude, relayée par Europe 1, le bruit coûte 147 milliards d’euros par an à la France. Comment expliquer une telle facture ?
Le bruit est la 2ème cause environnementale la plus néfaste pour la santé
Les nuisances sonores répétées et quotidiennes ont un impact direct sur la santé. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le bruit est d'ailleurs la deuxième cause environnementale provoquant le plus de dommages sanitaires, derrière la pollution atmosphérique. "Les impacts sanitaires de l’exposition au bruit sont de deux ordres : impacts sur l’audition et impacts dits extra-auditifs", écrit Bruitparif dans une précédente étude. Ces impacts auditifs "peuvent affecter l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne".
Le bruit de la circulation routière constitue quant à lui "la principale source de morbidité, en concentrant à lui seul 85 % des estimations de pertes d’années de vie en bonne santé dans l’agglomération parisienne". Les nuisances sonores dues aux transports constituent d’ailleurs également la majorité de la facture : "à peu près les deux tiers” selon BruitParif. Le reste de la note, ce sont les bruits dus au travail et les bruits de voisinage.
Nuisances sonores : elles provoquent de nombreux problèmes de santé
Ces nuisances sonores entraînent tout un tas de problèmes sanitaires. D’abord, les perturbations du sommeil : une exposition diurne de 12 heures à 85 dB(A) provoque une réduction du nombre et de la durée des cycles de sommeil. Ainsi, le bruit perturbe la fonction récupératrice du sommeil et peut conduire à une fatigue chronique. Ce phénomène est encore plus prononcé chez les personnes travaillant de nuit qui doivent dormir pendant la journée.
De plus, les nuisances sonores augmentent le risque de développer des maladies cardio-vasculaires. Trop de bruit augmente également le risque d’obésité, de démence, les risques de développer la maladie d'Alzheimer et les risques d’AVC. Finalement, ce qui justifie une telle facture, c’est le mauvais état physique et mental des Français.
À cela, s’ajoutent des paramètres non sanitaires comme la perte de productivité dans les entreprises : une enquête de 2016 estime que 6 millions de Français en activité professionnelle perdraient 30 minutes de temps de travail par jour à cause du bruit et des nuisances sonores.