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Neurologie

Obésité : des médecins veulent classer la maladie comme "trouble cérébral"

Par Diane Cacciarella

Des médecins plaident pour que l’obésité soit reconnue comme un trouble cérébral. On vous explique pourquoi. 

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Selon l’OMS, le nombre de cas d’obésité dans le monde a presque triplé depuis 1975.
En 2019, 38 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses.

Plus de 8 millions d’adultes sont obèses en France, soit 17 % de la population, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. Au niveau mondial, 650 millions de personnes sont concernées par ce problème, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Cela représente 13 % de la population adulte mondiale, parmi lesquels 11 % sont des hommes et 15 % sont des femmes. 

L’obésité, un trouble cérébral qui se développe durant l’enfance

L’obésité peut être définie comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. On parle d’obésité quand l’indice de masse corporel (IMC) est égal ou supérieur à 30. Celui-ci est obtenu en faisant l’opération suivante : le poids divisé par le carré de la taille. 

Une personne peut devenir obèse en mangeant dans des quantités excessives mais pas seulement… Selon une étude publiée dans la revue Science Advance, cette prise de poids pourrait être liée à un trouble cérébral possiblement visible depuis l’enfance. Les chercheurs plaident donc pour que l’obésité soit reconnue comme telle, au même titre que l’autisme ou le syndrome d’Asperger.  

La modification d’une zone du cerveau pendant l’enfance favorise l’obésité

Dans le détail, les scientifiques ont découvert qu’une partie du cerveau subit de nombreux changements au cours de l’enfance. Durant cette période, si celle-ci est impactée d’une certaine manière, cela peut influencer la façon dont le poids corporel futur sera régulé. Autrement dit, si cette partie du cerveau subit des modifications pendant l’enfance, les futures adultes seront plus susceptibles de prendre du poids par la suite. 

L’obésité fait plus de morts que l’insuffisance pondérale

Autre enseignement des chercheurs : ces changements interviennent plus tôt chez la femme que chez l’homme. "Nous pensons que les interventions de santé publique visant à freiner l'épidémie mondiale d'obésité devraient davantage considérer l'obésité comme un trouble neurodéveloppemental”, estime le Dr Harry MacKay, l’un des auteurs. 

À l’avenir, les chercheurs comptent poursuivre leur recherche pour mieux comprendre ce phénomène et, à terme, peut-être trouver de nouveaux moyens de dépister et traiter l’obésité… Une nécessité car, selon l’OMS, “la plupart de la population mondiale vit dans des pays où le surpoids et l’obésité font davantage de morts que l’insuffisance pondérale”.

En effet, l’obésité reste un facteur de risque majeur pour plusieurs pathologies telles que des maladies cardiaques et cardiovasculaires ou encore le diabète de type 2.