Parmi les nombreuses conséquences sur la santé de l'hypertension artérielle, les chercheurs de l'université du Michigan ont identifié un nouveau problème. Les personnes souffrant d'hypertension peuvent également connaître une détérioration plus rapide de leurs capacités cognitives (capacité de réflexion, prise de décision, mémoire) par rapport à celles dont la pression artérielle est normale.
L’équipe a réalisé une "étude d’études" sur le lien entre l’hypertension artérielle et le déclin des fonctions cérébrales sur une longue période. Ils ont rassemblé et analysé des ensembles de données collectés par six grandes études précédentes, portant sur un total de plus de 24.500 individus. Les résultats de cette étude ont été publiés le 27 septembre 2022 dans le Journal of Alzheimer s Disease.
Tension artérielle : le maintien d'un niveau sain semble préserver les capacités de réflexion
Au départ, les scientifiques cherchaient à comprendre pourquoi les Américains d'origine hispanique présentent un risque 50 % plus élevé de développer une démence à la fin de leur vie par rapport aux Américains caucasiens. Les auteurs de l'étude supposaient que cette différence était due au fait qu’ils contrôlaient moins leur taux d’hypertension. Ils concluent finalement que plusieurs facteurs sont en jeu pour expliquer pourquoi les Hispaniques sont généralement plus à risque de démence, qu’ils n’ont pas encore clairement identifiés.
Cependant, leurs résultats montrent clairement que la pression artérielle a un lien avec les résultats cognitifs plus tard dans la vie, dans la population américaine en général. Le maintien d'un niveau sain de tension artérielle semble préserver les capacités de réflexion, selon les auteurs de l'étude. D’où l’importance de vite diagnostiquer et traiter son hypertension.
Déclin cognitif : la prise de médicament contre l'hypertension ralentit son rythme
"Nos résultats suggèrent que l'hypertension artérielle entraîne un déclin cognitif plus rapide et que la prise de médicaments contre l'hypertension ralentit le rythme de ce déclin", déclare l'auteur principal de l'étude Deborah Levine, M.D., M.P.H., directrice du programme de recherche sur les services de santé cognitive de l'Université du Michigan, dans un communiqué.
Après cette publication, l'équipe de recherche concentre désormais son attention sur l'étude de la détérioration cognitive provoquée par les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Etre victime d'un AVC multiplie par 50 le risque de démence. Mais la médecine moderne n'a pas encore saisi l'influence d’autres facteurs comme la pression artérielle et la glycémie sur le risque de démence post-AVC.