Les tests sanguins et la mesure de la pression artérielle, bientôt dépassés ? Un test oculaire, qui combine l'intelligence artificielle (IA) avec des scans des veines et des artères de la rétine - une membrane à l'arrière des yeux qui contient des cellules sensibles à la lumière - pourrait prédire avec précision les maladies cardiovasculaires et le risque de décès. C’est ce que révèle une nouvelle étude publiée en ligne dans le British Journal of Ophthalmology.
Maladies cardiovasculaires : elles pourraient être détectées bien avant
Cette technique révolutionnaire pourrait conduire à un programme de dépistage, permettant aux médecins de prescrire des médicaments et des changements de mode de vie des décennies avant l'apparition des premiers symptômes d’une maladie cardiaque.
"La prédiction des risques de vasculométrie basée sur l'IA est entièrement automatisée, peu coûteuse, non invasive et a le potentiel d'atteindre une proportion plus élevée de la population dans la communauté en raison de son accessibilité", ont déclaré les chercheurs dans un communiqué.
Intelligence artificielle : comment fonctionne ce test ?
Les chercheurs ont développé un algorithme appelé QUARTZ, basé sur des images rétiniennes de dizaines de milliers d'adultes âgés de 40 à 69 ans. Il se concentre sur la largeur, la surface et la courbure (ou tortuosité) de minuscules vaisseaux sanguins, appelés artérioles et veinules, situés dans la rétine.
Pour leur étude, ils ont utilisé les données de l’UK Biobank (88 052 individus) et de l'enquête prospective européenne sur le cancer, EPIC-Norfolk (5 862 participants), avec une période de suivi de sept à neuf ans en moyenne, au cours de laquelle il y a eu 528 décès en raison de maladie cardiovasculaire. Chez les hommes, la largeur artériolaire et veinulaire, la tortuosité et la variation de surface, sont apparues comme des facteurs prédictifs importants de décès par maladie cardiovasculaire. Chez les femmes, ils ont contribué à la prédiction du risque également.
"L'utilisation du dépistage rétinien de cette manière nécessiterait vraisemblablement une augmentation significative du nombre d'ophtalmologistes ou d'évaluateurs autrement formés", concluent les chercheurs.