- En 2020, trois adultes âgés de 18 à 75 ans sur dix ont déclaré fumer, d’après un baromètre de Santé publique France.
- Chaque année, on recense environ 75.000 décès liés au tabagisme dans l’Hexagone.
Le tabagisme favorise l’apparition de diverses pathologies graves. Fumer peut notamment accroître les risques de cancer du poumon, de maladies cardio-vasculaires et de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Plusieurs études ont également indiqué que les fumeurs sont plus à risque de développer une forme grave de Covid-19.
Une récente recherche dirigée par des scientifiques de l’UC Davis Compréhensive Cancer Center (États-Unis) a récemment indiqué que le tabagisme augmenterait le risque de gravité de la Covid-19, mais également le risque de contracter une infection virale due à un coronavirus ou à un autre virus. Cette étude a été publiée dans la revue Nicotine and Tobacco Research.
"Les fumeurs ont un risque accru d'infection virale"
"Des recherches antérieures ont montré que le tabagisme augmente le risque de gravité de la maladie COVID-19, mais le risque d'infection était moins clair (…) Les résultats de notre étude montrent que les fumeurs ont un risque accru d'infection virale, notamment un coronavirus et une maladie respiratoire", a expliqué Melanie Dove, co-auteure de l’étude et chercheuse en tabacologie à UC Davis.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de la British Cold Study (BCS), une étude menée de 1986 à 1989. Dans le cadre de cette recherche, 399 adultes en bonne santé ont été exposés à cinq virus de "rhume". Parmi eux, on retrouvait le coronavirus commun (coronavirus 229E) qui a été identifié avant le nouveau coronavirus (virus SARS-CoV-2).
Près d'1 fumeur sur 2 présente un risque plus élevé de développer une maladie respiratoire
Les chercheurs américains ont ensuite calculé les risques spécifiques liés au coronavirus et ceux associés à d’autres maladies infectieuses pour les participants fumeurs. Résultats : 12 % des volontaires avaient un risque accru de contracter une infection virale et 48 % de risques de recevoir un diagnostic d’une maladie respiratoire.
Cependant, cette étude est observationnelle, c’est-à-dire que les scientifiques américains ont examiné des informations données par les participants. Par exemple, les personnes infectées par une maladie respiratoire qui ont arrêté de fumer juste avant le test ou l’hospitalisation ont souvent été enregistrées comme non-fumeuses ou anciennes fumeuses. Le tabagisme n'a donc pas été pris en compte pour ces participants.
Les responsables de l’étude ont toutefois estimé que leurs conclusions viennent appuyer les efforts de lutte contre le tabagisme. "Ces résultats peuvent avoir des implications pour aborder le tabagisme au niveau de la population comme une stratégie de prévention de l'infection par le coronavirus", a souligné Elisa Tong, co-auteure et professeur au département de médecine interne de l'UC Davis.