Angine, poliomyélite, encéphalite, syndrome pieds-mains-bouche, méningite… Ces différentes pathologies sont provoquées par les entérovirus. Ces virus, qui infectent les êtres humains, sont répandus partout dans le monde. Ils sont très résistants et peuvent survivre des semaines dans l’environnement. Récemment, des scientifiques de l’université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) ont affirmé qu’une infection à entérovirus pouvait déclencher le diabète de type 1.
5.981 personnes étaient atteintes du diabète de type 1
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été présentés lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète, qui a eu lieu à Stockholm du 19 au 23 septembre. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont analysé les données de 12.077 personnes, âgées de 0 à 87 ans, provenant de 60 recherches observationnelles trouvées dans des bases de données. Parmi les participants, 5.981 d’entre eux souffraient du diabète de type 1 et le reste des volontaires étaient en bonne santé. L’équipe a prélevé des échantillons de sang, de selles ou de tissus des patients à l'aide d'une série de techniques moléculaires avancées.
Diabète : le risque d'infection à entérovirus était 8 fois plus élevé
D’après les résultats, l’ARN ou la protéine d'entérovirus, un signe d'une infection actuelle ou récente, a été détecté dans des échantillons. Selon les auteurs, les personnes atteintes de diabète de type 1 étaient deux fois plus susceptibles d'être testées positives aux entérovirus que celles qui ne l'étaient pas. Le risque d'infection à entérovirus était huit fois plus élevé chez les volontaires diabétiques que chez les autres. Autre observation : les malades avaient 16 fois plus de risques de contracter une infection à entérovirus dans les mois qui suivent le diagnostic du diabète que les adultes en bonne santé.
"Le nombre, le moment, la durée et le site des infections à entérovirus peuvent être importants"
Les scientifiques ont conclu qu’il existait bel et bien une association claire entre l'infection à entérovirus et le diabète de type 1. "Le nombre, le moment, la durée et même le site des infections à entérovirus peuvent également être importants. L'hypothèse d'une 'fuite intestinale' suggère que les virus provenant de l'intestin pourraient se déplacer avec les cellules immunitaires activées jusqu'au pancréas, où une infection persistante de faible intensité et l'inflammation qui en résulte peuvent entraîner une réponse auto-immune", a expliqué Sonia Isaacs, auteure principale de la recherche.
"Il est également proposé que les infections virales agissent en combinaison avec d'autres facteurs tels que l'alimentation, les déséquilibres du microbiome intestinal et même les expositions chimiques qui peuvent survenir pendant la grossesse ou dans la petite enfance. Il y a encore beaucoup à apprendre", a-t-elle ajouté.