- Les lésions cérébrales traumatiques constituent un facteur de risque majeur pour les maladies neurodégénératives et seraient à l'origine de 3 % de tous les cas de démence.
- La position des anciens joueurs sur le terrain n'avait aucune incidence sur le risque de maladie neurodégénérative.
"Les autopsies d'anciens athlètes de sports de contact, dont les joueurs de football et de rugby, font souvent état d'une encéphalopathie traumatique chronique, une pathologie neurodégénérative associée à une lésion cérébrale traumatique. Néanmoins, on sait peu de choses sur le risque de maladie neurodégénérative dans ces populations", ont écrit des chercheurs de l'université à Glasgow, en Écosse, dans une étude publiée dans la revue Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry.
Une analyse des dossiers médicaux de 412 anciens joueurs de rugby
Dans le cadre de ces travaux, ils ont émis l'hypothèse que le risque de développer une maladie neurodégénérative (Parkinson, Huntington, Charcot, Alzheimer…) serait plus élevé chez les anciens joueurs internationaux de rugby que dans la population générale. Pour en avoir le cœur net, les scientifiques ont examiné les données de santé (les certificats de décès, les admissions à l'hôpital et les ordonnances) de 412 anciens joueurs internationaux écossais de rugby. Ils les ont comparés aux informations de 1.236 adultes issus de la population générale.
11,4 % des athlètes souffrent de maladies neurodégénératives
Au cours du suivi de 32 ans, 121 (soit 29,4 %) anciens joueurs de rugby et 381 (soit 30,8 %) du groupe témoin sont décédés. Les anciens joueurs de rugby étaient plus âgés au moment de leur décès, atteignant en moyenne près de 79 ans, contre un peu plus de 76 ans dans le groupe témoin. Les anciens joueurs de rugby avaient des taux de décès plus faibles, toutes causes confondues, jusqu'à l'âge de 70 ans.
D’après les résultats, 47 (soit 11,4 %) anciens joueurs internationaux de rugby et 67 (soit 5,4 %) du groupe témoin ont été diagnostiqués avec une maladie neurodégénérative. Le risque varie en fonction de la pathologie, allant d'un peu plus de deux fois plus élevé pour la démence à 15 fois plus élevé pour les maladies du motoneurone.
"Il convient de continuer à élaborer et à promouvoir des stratégies visant à réduire l'exposition aux chocs et aux traumatismes crâniens dans tous les sports, et d'envisager des mesures visant à atténuer le risque de problèmes de santé cérébrale chez les anciens athlètes", ont conclu les auteurs dans un communiqué.