- Considérée comme une maladie chronique, l'insuffisance cardiaque correspond à l’incapacité de la pompe cardiaque à assurer un débit sanguin suffisant pour satisfaire les besoins de l’organisme. Elle peut être la conséquence d’autres pathologies ou du mode de vie.
- 10 % des 70 ans et plus sont atteints d’insuffisance cardiaque. Chaque année, environ 200 000 personnes sont hospitalisées à cause de cette maladie.
- Environ 1,5 million de personnes sont concernées en France. L’Assurance maladie note que ce chiffre devrait "augmenter de 25 % tous les quatre ans".
Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of the American Heart Association, établit un lien entre les expériences traumatiques dans l'enfance et les problèmes de santé cardiaque.
On savait déjà que les victimes de maltraitance infantile avaient plus de risque de développer des maladies cardiovasculaires, de l'hypertension artérielle, le diabète de type 2, la sclérose en plaques et des maladies mentales plus tard dans la vie. Mais il n’y avait pas encore eu de recherches à ce sujet portant spécifiquement sur l'insuffisance cardiaque.
Selon les résultats de cette nouvelle étude, avoir été victime de maltraitance pendant l'enfance était associé à une augmentation de 14 % du risque de développer une insuffisance cardiaque. Les victimes qui avaient subi plusieurs types de maltraitance infantile (trois à cinq types) avaient même 43 % plus de risque.
Les violences physiques augmentent de 32 % le risque d'insuffisance cardiaque
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont analysé les données de 153.287 adultes au Royaume-Uni et se sont concentrés sur les participants qui avaient subi des mauvais traitements dans l'enfance. Les auteurs de l’étude en ont défini plusieurs types comme la violence physique, la négligence physique, la violence émotionnelle, la négligence émotionnelle et la violence sexuelle. Après environ 12 ans de suivi, 2.067 participants ont développé une insuffisance cardiaque. Parmi les différents types de maltraitances infantiles, l'étude a révélé que la violence physique était associée à la plus forte augmentation du risque d’insuffisance cardiaque (32 %), suivie de la violence psychologique (26 %), de la négligence physique (23 %), de la violence sexuelle (15 %) et de la négligence émotionnelle (12 %).
L'étude a également examiné si les participants avaient une prédisposition génétique à l'insuffisance cardiaque pour ne pas biaiser les résultats. Les chercheurs ont découvert que la maltraitance infantile augmentait le risque d'insuffisance cardiaque, même chez les personnes à faible risque génétique. Les auteurs signalent cependant qu'en raison de sa conception, l'étude a certaines limites. Par exemple, la gravité, la fréquence et la durée de la maltraitance n'ont pas été mesurées, ce qui peut affecter les résultats finaux.
Maladie cardiaque : identifier les cas de maltraitance
Le Dr Qingshan Geng, cardiologue à l'hôpital populaire provincial du Guangdong en Chine et co-auteur de l'étude, a déclaré dans un communiqué que même si les résultats étaient quelque peu attendus, ils "suggèrent que la maltraitance infantile peut être un nouveau facteur prédictif d'insuffisance cardiaque plus tard dans la vie." "L'identification précoce de la maltraitance infantile peut aider à informer le risque d'insuffisance cardiaque à long terme", ajoute-t-il.
Le Dr Geng a appelé les cardiologues à travailler plus étroitement avec les psychiatres et les psychologues afin de trouver de nouvelles façons de lutter contre les maladies cardiovasculaires. Il a également encouragé ceux qui ont subi des mauvais traitements à surveiller attentivement leur santé et leur mode de vie afin de réduire le risque d'insuffisance cardiaque future.