Sodas, charcuterie contenant des nitrites, céréales sucrées : tous ces aliments sont des produits ultra-transformés. Cette catégorie rassemble tous les produits qui ont subi des "transformations physiques, chimiques ou biologiques par des procédés industriels" et qui contiennent des "additifs ou des ingrédients à usage industriel", comme l’indique le programme Manger Bouger. Depuis longtemps, la science a prouvé qu’ils sont mauvais pour la santé, à cause de leur teneur en sucres, en graisses saturées, en sel, etc. Mais une récente étude démontre qu’ils ont des conséquences au-delà de la personne qui les consomme : lorsque les mères ont l’habitude de manger ce type d’aliments, leurs enfants sont exposés à un risque plus élevé de surpoids et d’obésité. Les conclusions de cette recherche sont publiées dans la revue British Medical Journal.
Aliments ultra-transformés : + 26 % de risques d'avoir un enfant en surpoids ou obèse
Les chercheurs se sont appuyés sur les informations de 19.958 enfants nés de 14.553 mères, issues de bases de données américaines. Certaines datent de 1991, et permettent de connaître les habitudes alimentaires sur le long terme des mères, et celle de leur progéniture, car les chercheurs ont recueilli les données concernant les enfants à partir de 1996. En plus de la consommation de produits ultra-transformés, les scientifiques ont aussi interrogé les participants sur leur indice de masse corporelle, leur activité physique, leur éventuelle consommation de tabac, etc.
À l'issue de l'étude, 12 % des enfants étaient en surpoids ou en obésité. "Les résultats montrent que la consommation d'aliments ultra-transformés d'une mère était associée à un risque accru de surpoids ou d'obésité chez sa progéniture", constatent les auteurs. Les femmes consommant le plus de ces produits, soit une moyenne de 12 portions par jour, avaient un risque 26 % plus élevé de voir leur enfant développer un surpoids ou une obésité, en comparaison aux femmes mangeant le moins de produits ultra-transformés.
Corrélation entre alimentation ultra-transformée de la mère et surpoids de l'enfant
Cette étude est observationnelle : elle met en lumière une corrélation entre l’alimentation des mères et le risque de surpoids et d’obésité chez l’enfant, mais elle ne permet pas d’établir un lien de cause à effet. Selon les chercheurs, "une étude plus approfondie est nécessaire pour confirmer ces résultats et pour comprendre les facteurs qui pourraient être responsables". Dans l’attente de cette nouvelle recherche, ils rappellent que dans tous les cas, les mères peuvent tirer les bénéfices d’une limitation de la consommation d’aliments ultra-transformés. Ces données "soutiennent l'importance d'affiner les recommandations diététiques et de développer des programmes visant à améliorer la nutrition des femmes en âge de procréer afin de promouvoir la santé de la progéniture", concluent-ils.