En France, les plus pauvres vivent moins longtemps que les plus riches. C’est ce qu’a révélé une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), dont les résultats ont été rendus public ce 6 octobre. Les personnes les plus défavorisées ont plus de risques de mourir plus tôt que les plus aisés en raison des difficultés d’accès aux soins, de leurs conditions de vie, de travail ou encore de leur régime alimentaire.
Les plus modestes perdent jusqu’à six ans d’espérance de vie
Autre cause : les maladies chroniques. Le rapport signale que les patients souffrant de maladies chroniques décèdent en moyenne autour de 79 ans, soit six ans de moins qu'un adulte issu d’un milieu aisé, atteint lui aussi d'une pathologie chronique. Ces affections "accentuent les inégalités sociales en matière d’espérance de vie : sans elles, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les plus aisés et les plus modestes serait réduit de plus d’un tiers", indique le service statistique du ministère de la Santé.
Maladie chronique : les 10 % les plus pauvres sont plus touchés
D’après la DREES, les 10 % des citoyens plus modestes ont développé plus souvent une maladie chronique que les 10 % les plus aisés, à âge et sexe comparables, entre 2016 et 2017. Dans le détail, "2,8 fois plus de diabète, 2,2 fois plus de maladies du foie ou du pancréas, 2,0 fois plus de maladies psychiatriques, 1,6 fois plus de maladies respiratoires chroniques, 1,5 fois plus de maladies neurologiques ou dégénératives et 1,4 fois plus de maladies cardioneurovasculaires".
En ce qui concerne les cancers, les plus pauvres sont moins touchés. Cependant, ce résultat ne tient pas compte des éventuelles inégalités sociales face au recours au dépistage. Pour rappel, les patients les plus défavorisés sont ceux qui se font le moins dépister.
Les plus défavorisés souffrent davantage de maladies psychiatriques
"Les personnes les plus modestes vivent 2,8 plus souvent avec une maladie psychiatrique que les personnes les plus aisées alors qu’elles ne développent que 2 fois plus de maladies psychiatriques", peut-on lire dans les résultats. La DREES rappelle que ces pathologies peuvent réduire les chances de faire des études ou d’avoir un emploi, ce qui pèse négativement sur le niveau de vie.