- La pollution de l’air peut engendrer des problèmes cardiovasculaires, des crises d’asthme, des allergies, des maladies des bronches, des cancers du poumon ou de la peau.
- 40.000 personnes décèdent chaque année des conséquences de la pollution atmosphérique, selon Santé publique France.
La mauvaise qualité de l’air présente de nombreux effets néfastes sur la santé des bébés à naître. Une exposition importante à la pollution atmosphérique pendant la grossesse augmente les risques d’accouchement prématuré, de décès néonatals et d’insuffisance pondérale. Elle peut également influer sur le bon développement du cerveau de l’enfant.
Les bébés présentent des particules dans leurs poumons, leur foie et leur cerveau
Des chercheurs de l’Université d’Aberdeen (Royaume-Uni) et de l’Université de Hasselt (Belgique) ont récemment observé que des nanoparticules de pollution atmosphérique sont présentes au sein des poumons, du foie et du cerveau en développement des fœtus. Leurs travaux ont été publiés dans la revue The Lancet Planetary Health.
Au cours de cette recherche, les scientifiques ont examiné des échantillons maternels, périnataux et fœtaux recueillis lors de deux études indépendantes : la cohorte de naissance Environmental Influences on Ageing in Early Life (ENVIRONAGE) et la cohorte Scottish Advanced Fetal Research (SAFeR).
"Dans l'étude ENVIRONAGE, nous avons inclus 60 paires mère-fœtus sélectionnées au hasard, en excluant toutes les mères qui ont déclaré avoir déjà fumé. Dans le cadre de l'étude SAFeR, nous avons choisi 36 fœtus âgés de 7 à 20 semaines et présentant des concentrations de cotinine, ce qui indique un statut de non-fumeur chez la femme enceinte", ont expliqué les scientifiques.
Les nanoparticules pourraient interagir avec le système de contrôle des organes
D’après leurs résultats, des particules de noir de carbone ont été identifiées dans le sang des cordons ombilicaux des sujets. Ce matériau est libéré dans l’air par les moteurs à combustion ou les centrales électriques de charbon. La présence de ces nanoparticules chez les fœtus signifie qu’elles sont parvenues à traverser le placenta et à pénétrer le système de circulation sanguine.
"Ce que nous avons montré pour la première fois, c'est que les nanoparticules de la pollution atmosphérique par le noir de carbone pénètrent non seulement dans le placenta au premier et au deuxième trimestre, mais aussi dans les organes du fœtus en développement", a indiqué le Professeur Paul Fowler, co-auteur de l’étude et spécialiste de sciences médicales translationnelles à l’Université d’Aberdeen. Avant d’ajouter : "ce qui est encore plus inquiétant, c'est que ces particules de carbone noir pénètrent également dans le cerveau humain en développement. Cela signifie qu'il est possible que ces nanoparticules interagissent directement avec les systèmes de contrôle des organes et des cellules du fœtus humain."