Les feuilles tombent, les jours raccourcissent et les températures baissent : il n’y a pas de doute, l’automne s’installe. Cette nouvelle saison provoque des effets variés chez les individus, quand certains l’adorent, d’autres tombent dans la dépression saisonnière. Aussi appelée "trouble affectif saisonnier", cette pathologie est provoquée par la baisse de lumière naturelle, liée à la saison. Selon les scientifiques le manque de soleil engendre une baisse des niveaux de sérotonine chez l’humain, ce qui génère des troubles de l’humeur voire la dépression.
Comment reconnaître la dépression saisonnière ?
"Il peut être parfois difficile de différencier le trouble affectif saisonnier d’autres types de dépression", prévient Jeannie Larson, professeure au sein de l’université du Minnesota, dans un article. Mais la dépression saisonnière est caractérisée par sa période d’apparition et sa récurrence : le diagnostic est établi après deux épisodes consécutifs, qui démarrent et se terminent aux mêmes moments dans l’année. Les personnes concernées peuvent souffrir d’anxiété, de troubles sociaux, de troubles du sommeil et de l’humeur, elles peuvent aussi avoir un rapport à l’alimentation transformé marqué par une prise de poids. Certaines personnes ressentent une forme de léthargie, une grande fatigue qui les empêche de mener normalement leurs activités quotidiennes.
Qui sont les personnes à risque de dépression saisonnière ?
Selon Jeannie Larson, environ 5 % de la population américaine souffre de dépression saisonnière, mais le chiffre atteint 10 % dans les régions les plus au Nord du pays. Les femmes sont aussi plus à risque : elles ont des taux plus élevés de dépression saisonnière, selon la spécialiste. La pathologie concerne les adultes : les premiers symptômes se manifestent généralement entre 20 et 30 ans. Le National Institute of Mental Health, un organisme américain spécialisé en santé mentale, rappelle également que les personnes atteintes de bipolarité ou d’un trouble dépressif majeur sont plus à risque de développer un trouble affectif saisonnier. Ce dernier est aussi "plus fréquent chez les personnes qui ont des proches atteints d'autres maladies mentales, comme la dépression ou la schizophrénie".
Quelles sont les conséquences de la pandémie sur la dépression saisonnière ?
Ces dernières années, marquées par la pandémie liée à la Covid-19, ont aussi eu des conséquences sur la santé mentale, et donc sur notre risque de souffrir de dépression saisonnière. Pour Jeannie Larson, il est possible que la pandémie fasse surgir des cas de trouble affectif saisonnier. "Les symptômes préliminaires du trouble affectif saisonnier pourraient exacerber les angoisses liées à la Covid-19, ce qui rendraient les individus moins capable de gérer ces situations, en comparaison à la période pré-épidémique, détaille Jeannie Larson. En d’autres termes, les symptômes pourraient empirer à mesure que l’hiver s’installe, alors que la personne se sent déjà stressée par la pandémie, aggravant son sentiment d’être stressée, isolée ou anxieuse." Mais la dépression saisonnière se soigne, et en cas de symptôme, il est important d’en parler avec un professionnel de santé. Les traitements les plus courants sont les antidépresseurs, la psychothérapie, la luminothérapie et les cures de vitamine D.