Avec la pandémie, les gestes suicidaires ont augmenté chez les adolescents et les jeunes adultes ces dernières années. Dans une étude parue dans la revue Scientific Reports, des chercheurs de l’université de Floride (États-Unis) ont tenté de savoir s’il était possible de prédire les risques de suicide. Pour cela, ils ont recruté 47 étudiants ayant eu récemment des pensées suicidaires et 325 jeunes n’ayant eu aucun trouble psychique.
L’équipe a prélevé des échantillons de leur salive et les a analysés pour pouvoir les comparer. Les volontaires ont également rempli un questionnaire utilisé pour déceler les symptômes de la dépression et qui demande aux répondants de dire s'ils ont eu des pensées suicidaires au cours des deux dernières semaines.
Suicide : des différences bactériennes trouvées dans la salive des jeunes adultes
D’après les travaux, les étudiants ayant eu des pensées suicidaires présentaient des niveaux plus élevés de bactéries associées aux maladies parodontales et à d'autres problèmes inflammatoires. Des résultats similaires ont également été observés après avoir examiné l'influence d'autres facteurs, tels que l'alimentation et le sommeil, connus pour leur impact sur la santé mentale.
Les auteurs ont aussi constaté que les jeunes participants ayant des pensées suicidaires avaient des niveaux plus faibles d'Alloprevotella rava, une bactérie connue pour produire un composé qui favorise la santé cérébrale. Selon les chercheurs, ces étudiants présentaient également une variation génétique, qui pouvait influencer la présence d'Alloprevotella rava dans leur salive.
"Nous aimerions examiner le microbiome salivaire des personnes dépressives"
"Ces résultats nous indiquent quelles bactéries nous devons examiner de plus près. Notre question est maintenant de savoir ce que font ces bactéries sur le plan biologique et ce qui affecte la santé mentale. Nous espérons que ce type de recherche permettra un jour de prédire les risques de tentatives de suicide en fonction du microbiome d'une personne et d'élaborer des traitements pro - ou prébiotiques pour les personnes à risque", a déclaré Angelica Ahrens, auteure de l’étude, dans un communiqué.
Les scientifiques expliquent que, dans le cadre de ces travaux, les étudiants sont venus dans un laboratoire pour fournir un échantillon de leur salive. Mais désormais, il est possible d'envoyer son échantillon par courrier en utilisant un kit de prélèvement de salive développé par l’équipe. "Cette méthode est très pratique pour les étudiants et nous permet également de constituer un ensemble de données plus diversifié et de tester différentes variables. Par exemple, nous aimerions examiner le microbiome salivaire des personnes dépressives et qui prennent des antidépresseurs", a conclu Angelica Ahrens.