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Isolement social

Pandémie Covid-19 : des retards d'apprentissage observés chez les bébés

Par Geneviève Andrianaly

Les enfants nés pendant l’épidémie de Covid-19 ont de moins bonnes capacités de communication que les autres en raison de l’isolement social causé par les confinements et les autres mesures sanitaires.

scaliger/iStock
Un bébé commence généralement à marcher à 12 mois, à monter les escaliers à 18 mois et court bien à 2 ans.
Un enfant qui dispose de peu de mots peut généralement en comprendre beaucoup.

Port du masque, confinements, gestes barrières… Les nourrissons venus au monde pendant les premières vagues de la pandémie "n'ont pas eu l'occasion d’avoir un cercle social normal et de rencontrer des personnes en dehors du foyer familial", selon des chercheurs du Royal College of Surgeons en Irlande. Ces derniers ont voulu savoir si les différentes restrictions mises en place durant l’épidémie avaient eu un impact sur les capacités d'apprentissage des enfants en bas âge. Pour cela, ils ont effectué une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Archives of Disease in Childhood.

10 critères de développement évalués chez les bébés nés pendant la pandémie

Afin de mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont évalué 10 paramètres de développement déclarés par les parents de 309 bébés nés au début de la pandémie. Les critères ont rapporté lors d’une évaluation réalisée lorsque les nourrissons étaient âgés de 12 mois. L’équipe a comparé les données récoltées avec ceux d’enfants nés en Irlande entre 2008 et 2011.

Les 10 critères de développement comprenaient la capacité de ramper, de longer des meubles, de se tenir debout tout seul, de ramasser de petits objets avec le pouce et l'index, d'empiler des briques, de se nourrir avec les doigts, de connaître leur propre nom, d'exprimer un mot défini et significatif, de pointer du doigt des objets et de faire un geste de la main pour dire "au revoir".

La pandémie a perturbé le développement social des nourrissons

D’après les résultats, les bébés nés durant le confinement semblaient présenter certains déficits en matière de communication sociale. À l’âge d’un an, les enfants venus au monde durant la pandémie étaient plus nombreux à pouvoir ramper (97,5 % contre 91 %), mais ils étaient moins nombreux à pouvoir exprimer un mot défini et significatif (77 % contre 89 %), à pointer du doigt (84 % contre 93 %) et à faire un geste de la main pour dire "au revoir" (88 % contre 94,5 %).

Les travaux ont indiqué que l’isolement social dû à l’épidémie pouvait avoir réduit le répertoire du langage entendu et la vue des visages non-masqués. Selon les auteurs, les plus jeunes fixent les yeux des personnes qui s'occupent d'eux pendant les interactions, tandis que les plus âgés ont tendance à déplacer leur regard des yeux vers la bouche. Les tout-petits nés durant la pandémie avaient également moins d’occasions de voir de nouveaux objets, qui pourraient les inciter à pointer du doigt, et de rencontrer d’autres personnes qui leur permettraient d'apprendre à saluer.

"Les bébés sont résilients et curieux par nature, et il est très probable qu'avec la réapparition de la société et l'augmentation des cercles sociaux, leurs compétences en communication sociale s'amélioreront. Toutefois, ils devront être suivis jusqu'à l'âge scolaire pour s'en assurer", ont conclu les scientifiques.