Certaines personnes ont tendance à reporter des tâches au lendemain, bien qu'elles soient conscientes des potentielles conséquences négatives. "Pourtant, les mécanismes neuro-computationnels qui sous-tendent la procrastination restent mal compris", ont indiqué des scientifiques de l’Inserm, du CNRS, de Sorbonne Université et de l’AP-HP au sein de l’Institut du cerveau à Paris.
Procrastination : analyser l’activité cérébrale et les comportements de 51 adultes
Pour cette étude, parue dans la revue Nature Communications, ils ont recruté 51 personnes. Les auteurs ont mesuré l’activité cérébrale des participants, à l’aide d’une IRM, pendant qu’ils réalisaient des tests comportementaux. Par exemple, les volontaires ont dû attribuer une valeur à des récompenses (des gâteaux, des fleurs…) et à des efforts (mémoriser un chiffre, faire des pompes…).
Ensuite, les adultes ont dû décider s’ils préféraient obtenir une petite récompense rapidement ou une grande récompense plus tard. Autre dilemme : "réaliser une tâche difficile le lendemain ou immédiatement". L’équipe a également demandé aux participants de remplir des formulaires fastidieux, une fois arrivé chez eux, et de les renvoyer sous 30 jours.
Cerveau : le cortex cingulaire antérieur effectue un "calcul coût-bénéfice"
En combinant l’imagerie fonctionnelle et les tests comportementaux, les chercheurs ont réussi à identifier une région du cerveau, appelée "le cortex cingulaire antérieur", où se joue la décision de procrastiner. "Cette région a pour rôle d'effectuer un calcul coût-bénéfice en intégrant les coûts (efforts) et les bénéfices (récompenses) associés à chaque option", ont expliqué les auteurs. D’après les résultats, "la procrastination pourrait découler d'un biais cognitif qui ferait en sorte que l'exécution d'une tâche plus tard semble beaucoup moins exigeante en termes d'efforts, mais pas beaucoup moins gratifiante."