- Une commotion cérébrale est une lésion cérébrale temporaire causée par un coup ou une secousse à la tête.
- Les signes courants d'une commotion cérébrale comprennent une perte de conscience, des étourdissements, un regard vitreux dans les yeux, des maux de tête, une amnésie, des vomissements, des problèmes de mémoire et une perte de concentration.
- Elles peuvent entraîner des changements physiques, cognitifs et émotionnels durables.
Les commotions cérébrales, notamment quand elles sont répétées, augmentent le risque de déclencher de nombreuses maladies graves affectant le cerveau comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou la dépression. Elle provoque des troubles de la concentration et de la mémoire, et c’est aussi le facteur de risque environnemental le plus important pour la démence – même une légère commotion cérébrale augmente considérablement le risque d'un individu. Les sportifs de haut niveau, notamment pour les sports de contact comme le rugby ou la boxe où les commotions arrivent souvent, sont pour cette raison particulièrement sujets à ces maladies.
Heureusement, une molécule, appelée "ISRIB" par les chercheurs, a été identifiée à l'UC San Francisco. Elle pourrait inverser les effets neuronaux et cognitifs de la commotion cérébrale des semaines après la survenue d'une blessure, selon une nouvelle étude portant sur des souris.
Commotion cérébrale : ce nouveau traitement aurait des effets durables
Cette étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, révèle que l'ISRIB inverse les effets des lésions cérébrales traumatiques (TBI) sur les zones de neurones appelées "épines dendritiques" qui sont essentielles à la cognition. Une amélioration de la mémoire de travail a également été observée chez les souris qui ont été traitées avec cette molécule. L’observation a été rendue possible à l'aide de techniques d'imagerie avancée.
"Nous avons été ravis de constater que le médicament réussissait énormément à normaliser les fonctions neuronales et cognitives avec des effets durables", a déclaré Michael Stryker, co-auteur de l'étude et professeur de physiologie à l'UCSF, dans un communiqué.
Après une seule commotion cérébrale légère, les neurones des souris ont montré une explosion massive d'épines dendritiques nouvellement formées. Ces épines en trop ont continué d’être produites durant toute la durée du suivi. Cependant, à chaque fois, ces nouvelles épines ne restent pas longtemps dans le cerveau. La plupart ont été éliminées en quelques jours, ce qui signifie qu'elles n'avaient pas formé de connexions durables.
"Certains peuvent trouver cela contre-intuitif au début, en supposant que plus d'épines dendritiques seraient une bonne chose pour créer de nouveaux souvenirs", explique la professeure Susanna Rosi, également co-autrice. "Mais en réalité, avoir trop de nouvelles épines, c'est comme être dans une pièce bruyante - quand trop de gens parlent, vous ne pouvez pas entendre les informations dont vous avez besoin", poursuit-elle.
Une amélioration des performances de la mémoire de travail a aussi été constatée
Ces processus ont été rapidement inversés une fois que les souris ont été traitées avec l'ISRIB. La molécule a ainsi pu réparer les changements structurels neuronaux causés par la lésion cérébrale. Par la suite, une amélioration des performances a été constatée lors d’un test comportemental de la mémoire de travail, qui a persisté pendant plus d'un mois après le traitement final.
"Un mois chez une souris équivaut à plusieurs années chez un humain, donc être capable d'inverser les effets d'une commotion cérébrale d'une manière aussi durable est vraiment excitant", ont déclaré les auteurs de l’étude. "Cette étude nous rappelle que le cerveau est très plastique, il peut être recâblé et guéri", souligne la professeure Rosi. "En inhibant brièvement cette voie de stress, nous pourrons peut-être restaurer une fonction synaptique et cognitive saine dans de nombreuses conditions neurologiques", conclut-elle.
Bien qu'il n'y ait aucune preuve de la toxicité de ce nouveau médicament chez la souris, des essais cliniques évaluent actuellement l'innocuité et l'efficacité de l'ISRIB chez l'homme.