En moyenne, 60 % des patients touchés par un cancer ont plus de 65 ans, explique la Fondation contre le cancer. Une étude américaine publiée dans la revue Nature Reviews Clinicat Oncologie, a cependant alerté sur une augmentation des cas de cancer chez les moins de 50 ans depuis 1990.
Cancers précoces : les nouvelles générations plus à risque
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques américains ont étudié les données médicales de personnes âgées de 20 à 49 ans vivant dans 44 pays différents. Ces informations ont été relevées de 2000 à 2012. Les responsables de l’étude ont alors constaté une hausse mondiale de quatorze types de cancers chez les adultes de moins de 50 ans. Cette augmentation concerne les cancers du sein, colorectal, de l’endomètre, de l’œsophage, du canal cholédoque extra-hépatique, de la vésicule biliaire, de la tête et du cou, du rein, du foie, de la moelle osseuse, du pancréas, de la prostate, de l’estomac et de la thyroïde.
Au cours de leur recherche, les scientifiques ont également observé que le risque de développer un cancer à début précoce augmente à chaque nouvelle génération. "Les personnes nées en 1960 présentaient un risque de cancer plus élevé avant d’avoir 50 ans que les personnes nées en 1950 et nous prévoyons que ce niveau de risque continuera d’augmenter au fil des générations", peut-on lire dans l’étude.
Alimentation transformée, pollution, tabac… des facteurs favorisant le cancer
Depuis plusieurs années, le dépistage des cancers est désormais généralisé dans différents pays. Cet examen permet de détecter précocement des cancers ou des anomalies qui auraient pu évoluer en cancer. Cependant, la fréquence des dépistages n’est pas l’unique facteur qui pourrait expliquer la hausse des cas de cancer chez les moins de 50 ans.
Dans leurs travaux, les scientifiques américains ont notamment pointé du doigt les évolutions des modes de vie. Une consommation régulière d’aliments ultra-transformés pourrait être un des facteurs de risque de cancer à apparition précoce. Huit des quatorze cancers examinés par les chercheurs étaient liés au système digestif. "La nourriture que nous mangeons nourrit les micro-organismes de notre intestin. Le régime alimentaire affecte directement la composition du microbiote et ces changements peuvent influencer le risque de maladie (…) L’augmentation de la consommation d’aliments hautement transformés ou occidentalisés ainsi que les changements dans les modes de vie, l’environnement, les morbidités et d’autres facteurs pourraient tous avoir contribué à ces changements dans les expositions", ont-ils indiqué.
À l’avenir, les chercheurs souhaitent débuter des études de cohorte prospectives en utilisant des technologies de biobanque et de collecte de données dédiées. À leurs yeux, il est plus que nécessaire de réaliser une sensibilisation du grand public sur la hausse du taux d’incidence des cancers à début précoce et de favoriser un retour à des modes de vie plus sains. Ces mesures seraient susceptibles de réduire les cas de cancer à apparition précoce et à début tardif.