Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) regroupent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Ces pathologies entraînent une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif qui est causée par une dérégulation du système immunitaire. Il n’existe aucun traitement qui permet de guérir les MICI, mais des médicaments permettent de les contrôler et d’assurer une bonne qualité de vie aux patients en dehors des poussées.
20 à 40 % des patients atteints d'une MICI ne digèrent pas les fibres
Certains personnes touchées les MICI souffrent parfois d’une sensibilité intestinale lorsqu’ils consomment des fibres. Dans une étude publiée dans la revue Gastroenterology, des chercheurs ont examiné la manière dont les fibres affectent les malades. "Nous voulons commencer par découvrir pourquoi 20 à 40 % des patients présentent une sensibilité (…) alors que pour l'autre partie des patients, ces fibres alimentaires peuvent en fait être bénéfiques pour la santé, protéger contre la maladie et avoir des effets très positifs", a expliqué Heather Armstrong, co-auteure et professeure adjointe de médecine interne à l'université du Manitoba (Canada).
Les scientifiques ont indiqué les fibres ne sont pas digérées par l’intestin grêle, à l’inverse des autres aliments. C'est le microbiote intestinal présent dans le gros intestin ou dans le côlon qui produit des enzymes afin de les fermenter. Les responsables de l’étude ont cependant constaté que des fibres contenues dans l’artichaut, les racines de chicorée, l’ail, les asperges et les bananes sont difficiles à fermenter, en particulier lorsque certains microbes sont absents ou dysfonctionnent. Un phénomène qui est très fréquent chez les patients touchés par une MICI.
MICI : les fibres non-fermentées augmentent l’intensité des symptômes
Chez les personnes en bonne santé, les fibres présentent de nombreux effets bénéfiques. Elles ont notamment un effet anti-inflammatoire et facilitent la digestion, mais les fibres non-fermentées peuvent entraîner une augmentation de l’inflammation et aggravent les symptômes des MICI. Lors d’une crise, des douleurs abdominales, des diarrhée, des selles sanglantes ou une perte d’appétit peuvent survenir. Ces manifestations peuvent être accentuées par la consommation de fibres non-fermentées.
Les chercheurs travaillent désormais à la création d’un test de selles qui permettrait d’examiner les microbes présents dans l’intestin des patients. L’objectif est d'adapter les recommandations diététiques et le traitement pour chaque malade. "Nous espérons pouvoir vous dire comment ajuster votre régime alimentaire pour prévenir les poussées ou une nouvelle aggravation (…) Il s'agit d'une situation dynamique, il est donc possible que vous allez devoir éviter un aliment pendant quelques mois avant de pouvoir à nouveau le manger", a souligné Eytan Wine, professeur à la faculté de médecine et de médecine dentaire à l’université d’Alberta.