- La pollution de l’air correspond à la présence de gaz et de particules en suspension dans l’air.
- L’obésité touche 17 % des adultes en France.
- Elle est associée à de nombreuses complications, comme le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires.
Chaque année, la pollution de l’air est responsable de plus de sept millions de décès dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé. Ses conséquences sur la santé sont multiples. Dans la revue Diabetes Care, des scientifiques montrent que la présence de polluants dans l’air est associée à une prise de poids, et donc à l’obésité.
Une exposition à la pollution corrélée à un poids plus élevé
Cette recherche, réalisée par des chercheurs de l’université du Michigan, s’appuie sur les données de 1.654 Américaines, âgées de 50 ans en moyenne. Elles ont été suivies entre 2000 et 2008. Pour mesurer leur niveau d’exposition à la pollution de l’air, les scientifiques ont utilisé leurs adresses et des mesures de poids ont été réalisées chaque année. L’analyse des données récoltées montre qu’une augmentation de la concentration en PM2,5, des particules fines de 2,5 micron de diamètre, était associée à une hausse de la masse grasse de 4,53 %. "Des associations similaires ont été observées pour NO2 et O3", précisent les auteurs dans leur étude. NO2 correspond au dioxyde d’azote et O3 à l’ozone. Ces différents composés chimiques étaient aussi associés à une proportion plus grande de masse grasse dans le corps et à une plus faible masse maigre. "Les femmes à la fin de leur quarantaine et au début de leur cinquantaine exposées à long terme à la pollution de l’air, en particulier à des niveaux plus élevés de particules fines, de dioxyde d'azote et d’ozone, ont vu leur tour de taille et leurs mesures de composition corporelle augmenter", détaille Xin Wang, chercheur en épidémiologie et auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
La nécessité de confirmer le lien entre pollution de l’air et obésité
Si l’association est claire entre la pollution de l’air et une augmentation du poids, qui peut conduire à l’obésité, l’étude est uniquement observationnelle : elle met en lumière une corrélation mais ne permet pas de prouver l’existence d’un lien de cause à effet. Par ailleurs, Xin Wang souligne que "l'étude s'est concentrée sur les femmes d'âge mûr", ce qui signifie que "les résultats ne peuvent pas être généralisés aux hommes ou aux femmes d'autres tranches d’âge".
L’exercice physique pour contrer les effets de la pollution de l’air sur le poids ?
Avec son équipe scientifique, ils se sont posés une autre question au cours de ces travaux : est-ce que ces associations entre poids et pollution de l’air varient en fonction du niveau d’activité physique ? Pour y répondre, ils ont comparé les données récoltées au niveau d’activité physique déclaré par les participantes. "Des niveaux élevés d'activité physique, qui étaient basés sur la fréquence, la durée et l'effort physique, sont un moyen efficace d'atténuer et de compenser l'exposition à la pollution de l’air", concluent les auteurs. Pour rappel, l’OMS recommande aux personnes âgées de 18 à 64 ans de consacrer au minimum 2h30 par semaine à la pratique d’une activité physique d’intensité modérée.