On s’y réfère de plus en plus quand on fait les courses : le Nutri-score. Ces petites lettres de couleurs, classé du A vert - la meilleure note - au E rouge, indiquent la qualité d’un aliment en fonction de sa composition nutritionnelle. Les produits classés E sont donc plus gras, sucrés et/ou salés… Cela ne signifie pas qu’il ne faut plus en manger, mais plutôt qu’il faut les consommer avec modération.
Nutrition : modification du système de notation en 2023
“Ce score reflète, pour 100 grammes ou 100 millilitres de produit, la balance entre la teneur en éléments positifs que contient ce produit (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d'olive) ainsi que ses points négatifs (les calories, les teneurs en acides gras saturés (AGS), en sucres simples et en sel)”, explique le Pr Serge Hercberg, interrogé par Le Figaro, dont l’équipe de recherche a mis au point l'algorithme chargé de calculer la note du Nutri-score.
L’évolution de ce système de notation va changer en 2023. Celui-ci devrait inclure les dernières recommandations nutritionnelles. “Il était prévu depuis sa mise en place que tous les trois ans le comité scientifique en charge des mises à jour du Nutri-score propose des améliorations afin qu'il soit mieux aligné avec les recommandations de santé publique”, signale Serge Hercberg.
Un moins bon classement pour les produits gras, sucrés, salés et transformés
En 2023, les notes devraient donc être plus sévères avec les aliments sucrés, notamment les céréales pour le petit-déjeuner, ceux qui contiennent du mauvais gras mais aussi les viandes rouges et transformées.
Autres produits dans le viseur : ceux contenant beaucoup de sel - qui seront notés soit D soit E -, mais aussi les plats industriels prêts-à-manger, qui passeront de A/B aujourd’hui à une note entre B - au mieux - et D en 2023. Enfin, la teneur en sucres ajoutés sera prise en compte dans l’évaluation des produits laitiers.
De meilleures notes au Nutri-score pour certains aliments
Poissons gras sans ajouts, pains complets, huiles de colza, d’olive ou de noix… Certains aliments qui contiennent des fibres, de bonnes graisses ou qui sont pauvres en sel devraient en revanche être mieux notés. L’emmental, par exemple, pourrait passer de la note D à C car il ne contient pas beaucoup de sel. Toujours dans l’optique d’améliorer le Nutri-score, d’autres propositions sont actuellement à l’étude comme, par exemple, entourer le logo d'un bandeau noir pour indiquer si un produit est ultra-transformé ou encore l’établissement d’un nouveau classement pour les boissons contenant des édulcorants.
En France, l’affichage du Nutri-score n’est pas obligatoire. “Lors de la mise en place du Nutri-score en octobre 2017, il y avait seulement six entreprises qui l'ont immédiatement adopté, développe Serge Hercberg. Aujourd'hui on parle de 875 sociétés, soit 60 % de l'offre alimentaire à laquelle le consommateur a accès”. Au niveau européen, des discussions sont en cours pour introduire le même logo dans tous les pays membres. La Commission devrait rendre une décision en 2023, qui entrera en vigueur si le Parlement européen vote en sa faveur. Actuellement, en plus de la France, seuls six pays ont adopté le Nutri-score : L'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne, le Luxembourg, la Belgique et la Suisse.