- La moitié des interrogés estimait que considérer le sexe comme un loisir - avec des gadgets, des jeux amoureux, etc. - était un bon moyen de faire face à la pandémie.
- Entre février et mai 2021, 13 % des interrogés ont essayé des jeux de rôle sexuels.
C’est une question très intime et qui dépend de beaucoup de facteurs : la qualité des relations sexuelles. Selon des travaux publiés dans la revue Leisure Sciences, les personnes pour qui l’acte sexuel était considéré comme une activité de loisirs pendant la crise de la Covid-19 avaient une vie intime plus épanouissante.
Le sexe, une composante du bien-être pendant la Covid-19
"Lorsque l'activité sexuelle est agréable, librement choisie et motivée, elle équivaut à la plupart des activités de loisir, explique Liza Berdychevsky, l’une des autrices, dans un communiqué. Considérer le sexe comme un loisir affecte les inhibitions, les attitudes et les pratiques sexuelles, et cela confirme que la santé sexuelle est l’une des clés de notre bien-être général et de notre qualité de vie".
Pour mener leurs travaux, les chercheurs se sont appuyés sur un sondage réalisé entre février et mai 2021 auprès de 675 adultes âgés de 18 à 76 ans vivant aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. 68 % des interrogés avaient un partenaire sexuel régulier tandis que 12 % en avaient un occasionnel.
Le sexe minimise les effets négatifs de la crise de la Covid-19
Premier enseignement : les personnes qui avaient des relations sexuelles pour le plaisir éprouvaient davantage de désir sexuel comparativement aux personnes qui ne considéraient pas le sexe comme relaxant ou amusant. Leurs rapports étaient aussi plus fréquents et, selon eux, de meilleure qualité, avec une plus grande variété de pratiques sexuelles.
"Considérer le sexe comme un loisir minimisait les effets négatifs de la pandémie sur la vie sexuelle des gens et était lié à une plus grande capacité à atteindre l'orgasme, à plus d’intimité sexuelle mais aussi à davantage de touchers et de caresses, développe Liza Berdychevsky. Ces personnes ont passé plus de temps avec leur partenaire (lié au confinement et à la restriction des autres activités) et l’ont consacré à l’intimité sexuelle, la communication et l'expérimentation. Cette approche a peut-être été un moyen pour les personnes et les couples de se sentir à la fois plus en sécurité et aventureux dans leur vie sexuelle pendant une période plutôt effrayante”.
Plus de temps et de liberté dans le sexe pour mieux vivre la pandémie
Deuxième conclusion des chercheurs : certaines personnes ont justement utilisé le sexe comme moyen pour mieux surmonter la période de la pandémie. En effet, deux tiers des interrogés estimaient que le sexe comme source de plaisir les aidait à soulager le stress, à se distraire et à passer le temps. Dans le détail, 20 % ont réalisé leurs fantasmes sexuels, 41 % ont essayé de nouvelles positions, 26 % ont testé des jouets sexuels et 18 % ont essayé le bondage ou la domination.
Selon les chercheurs, l’idée que les gens se font du sexe était donc en lien avec la façon dont leur intimité a évolué - en mieux ou en moins bien - pendant la crise de la Covid-19. "Ces résultats démontrent que le fait de considérer le sexe comme un loisir a pu être un facteur de protection contre les effets néfastes de la pandémie sur la vie sexuelle des gens, conclut Liza Berdychevsy. La baisse de cette tendance à considérer le sexe comme une forme d'activité de loisir est un facteur de risque qui peut être problématique pour le bien-être, car cela est liée à tous les aspects de la sexualité, y compris le désir sexuel, l'intimité et la satisfaction".