"L’impact du Covid long est une question sérieuse dans tous les pays, et nécessite des actions immédiates et soutenues, à l’échelle de son ampleur", prévient le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans une interview au média britannique The Guardian. Selon l’institution, 10 à 20 % des personnes infectées par le virus développent des symptômes à moyen et/ou long terme.
Covid long : une diversité de symptômes sur une période plus ou moins étendue
"Depuis avril 2020, des personnes qui ont contracté ce coronavirus se plaignent de souffrir de troubles variés, plus ou moins handicapants dans la durée – on parle même en années pour certains", indique Antoine Flahault, Directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève, dans un article co-écrit avec la journaliste Laure Dasinieres sur Slate. Les scientifiques parlent de formes longues de Covid-19 lorsque les symptômes durent plus de trois mois après les premiers signes de l’infection. L’affection post-Covid-19 peut se manifester de différentes manières. D’après l’OMS, les symptômes les plus répandus sont une toux persistante, une perte de l’odorat et du goût, des problèmes de mémoire, des difficultés respiratoires ou encore de l’anxiété. Le Docteur Mike Ryan, directeur exécutif chargé du Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS, ajoute que les personnes concernées peuvent aussi être touchées par le "brouillard post-COVID, un sentiment de brouillard cérébral, une grosse fatigue et un manque de tolérance à l’exercice".
Comment soutenir les personnes atteintes de formes longues de la Covid-19 ?
Or, aujourd’hui, il n’existe pas de traitements appropriés pour soigner ces formes longues de la maladie. "En l'absence de preuves sur la meilleure façon de le traiter, le Covid long bouleverse la vie des gens, et beaucoup sont confrontés à des attentes 'souvent longues' et 'frustrantes' pour obtenir de l'aide ou des conseils", soulève Tedros Adhanom Ghebreyesus dans l’article du Guardian. Pour le directeur général de l’OMS, les pays doivent "intensifier sérieusement" leurs recherches sur la maladie et l’accès aux soins pour les personnes atteintes de formes longues. "Cela signifie également soutenir la santé physique et mentale des patients et fournir un soutien financier à ceux qui ne peuvent pas travailler", poursuit-il.
L’OMS appelle à davantage de recherches sur le Covid long
Tedros Adhanom Ghebreyesus estime qu’il y a plusieurs points sur lesquels travailler pour mieux prendre en charge les formes longues de la maladie. D’abord, il est primordial d’écouter les patients concernés ainsi que les chercheurs et professionnels de santé qui travaillent sur le sujet, pour que les gouvernements puissent développer des politiques adaptées. Ensuite, il faut généraliser la collecte de données sur les formes longues de la maladie. "Aujourd’hui, la plupart des données et des recherches sur le Covid long proviennent de pays à hauts revenus, ce qui nous rend totalement ignorant sur son impact dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires", poursuit-il. Il estime aussi nécessaire que des investissements soient réalisés pour financer les recherches sur le Covid long, pour que des traitements et thérapies plus efficaces puissent être mis en place.
Alors que la France est touchée par la huitième vague de Covid-19, ce spécialistes de l’OMS est formel : "La meilleure façon de se protéger contre l’affection post-COVID-19 est d’éviter l’infection". Gestes barrière, vaccination et distanciation sociale font partie des façons de se protéger.