- Le bâillement n'est pas une simple ouverture de la bouche, mais un mouvement d'étirement musculaire généralisé, des muscles respiratoires (diaphragme, intercostaux, scalènes), des muscles de la face et du cou.
- Mammifères, poissons, oiseaux, reptiles... Le bâillement est un réflexe physiologique qui existe chez tous les vertébrés vivant dans les airs, l’eau ou sur la terre ferme. A l’exception de la girafe, qui dort très peu et de manière très irrégulière.
Il s’impose à nos mandibules lorsque nous sommes fatigués le soir, ou quand on s’étire après une nuit de sommeil. Il peut aussi arriver sans prévenir après un repas de roi, mais aussi avant, ou alors qu’on s’ennuie ferme à un moment donné de la journée. Tellement commun, le bâillement est un mécanisme assez mystérieux pour qu’on s’interroge : à quoi sert-il ? Pourquoi bâillons-nous parfois à nous en décrocher la mâchoire ?
Bâiller permet de stimuler notre cerveau et notre vigilance
Un être humain bâillerait en moyenne 250.000 fois au cours de sa vie, du ventre de sa mère (oui, même le fœtus bâille dès la 11e semaine) jusqu’à ses derniers jours. C’est un réflexe banal, mais irrépressible donc, qui se manifeste par une ouverture de la bouche et une profonde inspiration ouvrant grand les voies respiratoires, et de quelques contractions du visage. On a longtemps pensé que le bâillement permettait l’oxygénation du cerveau, par la profonde inspiration d’air frais qu’il fait inhaler. Mais cette théorie a été écartée, des travaux ont montré qu’en réalité le taux d’oxygène dans le sang baissait brièvement après le bâillement.
Encore aujourd’hui, le bâillement reste un mystère, mais selon la communauté scientifique, l’hypothèse la plus probable est qu’il servirait à stimuler notre vigilance. Si nous sommes pris d’un bâillement, c’est parce que la température de notre cerveau augmente, ce qui survient par exemple lorsqu’on est fatigué, qu’on s’ennuie, que l’on est malade, qu’on a tout simplement chaud, ou encore avant/après manger. Bâiller a un effet thermorégulateur : cela permet d’augmenter subitement la pression artérielle, de "rafraîchir" le cerveau et donc d‘activer la vigilance et la concentration - nécessaires pour lutter contre le sommeil par exemple.
Le bâillement, signe de certaines maladies
Dans la même veine, d’autres travaux suggèrent que le bâillement est aussi un anti-stress, qui permet de retrouver le calme avant ou après un moment d’anxiété. Bâiller fait du bien, c’est un petit plaisir qui libère les tensions et aide le corps à se détendre. Il est même recommandé de provoquer des bâillements dès lors qu’on se sent stressé ou fatigué, comme le font parfois les sportifs avant une épreuve ou les étudiants avant un examen.
Dans certains cas, la fréquence des bâillements peut être un indicateur de la santé d’un individu. Si une personne en bonne santé bâille entre 5 et 10 fois par jour, des personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent ne plus bâiller du tout, ou très rarement, tandis que des patients souffrant d’une méningite ou d’intoxication au monoxyde de carbone, ou traités aux antidépresseurs, vont bâiller à l’excès, jusqu’à 200 fois par jour.
Si le rôle du bâillement reste encore obscur, les scientifiques en savent un peu plus sur le fait qu’il soit contagieux : il suffit parfois de voir ou d’entendre quelqu’un bâiller pour que l’envie nous prenne. D'après une récente étude, le bâillement contagieux, propre aux primates seulement, serait associé à l’ocytocine, une hormone liée à l’empathie, à l’attachement, voire à l’amour : plus son taux est élevé, plus il y a de chances qu’une personne bâille après le bâillement d’une autre. Et, selon une autre étude qui suit la même logique, un proche est plus susceptible de nous faire bâiller qu’un inconnu. Comme le rire ou les pleurs, le bâillement serait une façon de communiquer sa compassion sans passer par la parole !