La maltraitance infantile peut accélérer le vieillissement. C’est ce qu’ont révélé des chercheurs du Columbia Mailman School of Public Health aux États-Unis. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Psychoneuroendocrinology. Dans le cadre des travaux, les scientifiques ont tenté de savoir si des preuves des abus subis pendant l’enfance pouvaient être observées dans les biomarqueurs du vieillissement.
Maltraitance infantile : 607 personnes ont été recrutées
Pour mener à bien leurs recherches, l’équipe a recruté 357 personnes ayant été maltraitées et ayant subies des sévices physiques ou sexuels avant ou à l’âge de 11 ans. "Les cas ont été trouvés dans des dossiers des tribunaux pour mineurs et adultes des années 1967 à 1971 dans une grande zone géographique du Midwest", a-t-elle précisé. Les auteurs ont également fait appel à 250 adultes ayant eu le même âge, le même sexe et le même statut socio-économique que les victimes de maltraitance et de violences, lorsqu’ils étaient enfants. Deux tests sanguins ont été utilisés pour évaluer le vieillissement biologique des volontaires violentées et des sujets témoins.
Les traumatismes subis durant l'enfance peuvent raccourcir l’espérance de vie
D’après les résultats, les participantes ayant subi des sévices pendant leur enfance sont plus susceptibles de présenter des marqueurs biologiques indiquant qu'elles sont biologiquement plus âgées. "L'ampleur de l'effet de la maltraitance était plus importante pour les femmes par rapport aux hommes", peut-on lire dans l’étude.
Selon les chercheurs, ces résultats sont suffisamment importants pour envisager la nécessité d'un suivi tout au long de la vie pour les personnes ayant subi des abus durant leur enfance. Si des soins préventifs étaient dispensés pour préserver la santé physique et mentale plusieurs années après l'enfance, il serait d'augmenter l’espérance de vie des victimes.