Pourquoi doit-on éternuer ? Vaut-il mieux le faire par la bouche ou le nez ? Peut-on se retenir ? On vous explique les bases d’un éternuement sans risque pour la santé.
Eternuer pour expulser les impuretés
Pourquoi éternue-t-on ? Une étude a montré que lorsqu’une substance particulière (irritante, par exemple) pénètre dans les voies aériennes supérieures, cela libère une molécule spécifique, la neuromédine B, qui va être responsable de la transmission des signaux d'éternuement aux cellules nerveuses. Autrement dit, c’est un mécanisme naturel du corps qui permet d’expulser les impuretés, les agents irritants, les particules que l’on a inhalées et qui restent bloquées dans le nez, qu’il s’agisse de simples poussières ou de virus. L’éternuement, c’est seulement le corps qui s’auto-régule. Certaines personnes ont même tendance à éternuer en passant de l'ombre au soleil, ou quand elles regardent une source de lumière vive : on parle alors de réflexe photo-sternutatoire.
Doit-on éternuer par le nez ou par la bouche ?
Un éternuement sort principalement par la bouche et un peu par le nez. Question de volume et de débit : les cavités nasales ne sont pas assez larges pour résister à toute la pression de l’air expulsé lors d’un éternuement. Fermer la bouche et éternuer par le nez risque d’être dérangeant voire douloureux pour vos narines et vos oreilles. Sans compter que l’air expulsé serait bien plus chargé en impuretés (mucus, crottes de nez...).
Il ne faut surtout pas se retenir d’éternuer
Éternuer en public n’est pas toujours bien vu (d’autant plus depuis la pandémie), mais se retenir peut être dangereux pour la santé. On peut en effet risquer l'infection, fragiliser ses globes oculaires, percer un tympan, provoquer de violents maux de tête ou saignements du nez... Pire, "retenir un éternuement peut même causer une rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau en raison de l’élévation momentanée de la pression artérielle, causant la mort", soulignait le Dr Gérald Kierzek à Europe 1.
C’est rare mais les accidents graves arrivent. Dans une étude de 2018, parue dans BMJ Case Reports, des chercheurs relatent l’histoire d’un patient qui s’est infligé une déchirure de la gorge en voulant réprimer un éternuement. Il est sorti d’affaire depuis. "Empêcher les éternuements en bloquant les narines et la bouche est un geste dangereux et doit être évité", préviennent les auteurs de cette étude. Laissez donc votre nez s’exprimer !
Eternuer avec bienséance, s’il vous plaît
Voilà ce que l’on peut dire de la "bonne façon" d’éternuer. Sans oublier bien sûr les bonnes manières : il est essentiel de bien se couvrir le nez et la bouche lorsqu’on éternue, car les gouttelettes expulsées peuvent propager des microbes sur 1 à 6 mètres à la vitesse de 50 kilomètres à l’heure, note le ministère des Solidarités et de la Santé. Pour limiter les risques de contamination, le bon réflexe est d’éternuer dans le pli de son coude ou de se couvrir la bouche avec un mouchoir ou un tissu.