- Un participant sur cinq se formait dans des disciplines chirurgicales.
- Plus de la moitié des volontaires étaient des femmes.
- Moins d’une personne sur 20 répondait aux critères de dépression modérée à sévère au début de l'année d'internat.
Plus on travaille et on passe du temps sur son lieu de travail, où l’on occupe un poste stressant, plus on risque d’être touché par une dépression. C’est ce qu’ont révélé des scientifiques de l’université du Michigan aux États-Unis. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont mené une étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine.
Métiers stressants : plus de 17.000 étudiants en médecine ont été suivis
Dans le cadre de ces recherches, l’équipe a utilisé des méthodes statistiques avancées pour simuler un essai clinique randomisé, en tenant compte de nombreux facteurs de la vie personnelle et professionnelle d’étudiants en médecine. Au total, plus de 17.000 internes ont été recrutés. Les participants étaient âgés de 27 ans et ont été suivis pendant 11 ans. Ils ont rempli un questionnaire sur leurs symptômes dépressifs, leurs heures de travail et leur sommeil.
Travailler un grand nombre d'heures, un facteur de dépression
D’après les travaux, 46 % des volontaires ont vécu un événement stressant, comme un décès ou une naissance dans leur famille, ou un mariage pendant leur année d'internat, et 37 % ont déclaré avoir été impliqués dans au moins une erreur médicale pendant l'année.
Selon les résultats, le fait de travailler 90 heures ou plus par semaine a été associé à des changements dans les scores de dépression. Lorsque l’on passe trop de temps sur son lieu de travail, une augmentation des symptômes dépressifs est observée et est estimée à 5,2 points. Le score des personnes exerçant leur métier entre 40 et 45 heures par semaine s’élevait à 1,8 point. Ainsi, les auteurs ont conclu que parmi tous les facteurs de stress affectant les médecins, le fait de travailler un grand nombre d'heures est un facteur important de dépression.
"Vous pouvez mieux gérer le stress lorsque vous avez plus de temps pour récupérer"
"Cette étude suggère qu'une réduction du nombre moyen d'heures de travail ferait une différence dans le degré d'augmentation des symptômes dépressifs des internes au fil du temps, et réduirait le nombre de ceux qui développent une dépression qu’il est possible de diagnostiquer. (…) Vous pouvez mieux gérer le stress ou les frustrations liés à votre travail lorsque vous avez plus de temps pour récupérer", a expliqué Amy Bohnert, auteure des recherches, dans un communiqué.