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Organisation mondiale de la santé

Choléra : les épidémies de retour à cause du réchauffement climatique ?

Le choléra est de retour : au cours des premiers mois de l'année, 26 pays ont déclaré des épidémies de choléra. C’est plus que les années précédentes. Cette recrudescence serait liée au réchauffement climatique, selon l’OMS.

Choléra : les épidémies de retour à cause du réchauffement climatique ? Christoph Burgstedt/iStock




L'ESSENTIEL
  • Chaque année, entre 1,4 à 4,3 millions de cas de choléra sont recensés dans le monde, selon l’OMS.
  • Entre 28.000 à 142.000 décès sont dus à cette maladie diarrhéique aiguë.
  • En France, seuls 16 cas importés de choléra ont été rapportés entre 2010 et 2018 et aucun décès n’a été notifié, selon Santé publique France.

Le réchauffement climatique ne cause pas que des dommages à notre planète, mais aussi à notre santé. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme quant à la multiplication récente des épidémies de choléra, alors que la maladie déclinait depuis un certain temps. "Après des années de déclin, nous constatons une recrudescence inquiétante des épidémies de choléra dans le monde entier au cours de l'année écoulée", a déclaré Philippe Barboza, le chef d'équipe de l'OMS pour le choléra et les maladies diarrhéiques épidémiques, lors d'un point de presse à Genève fin septembre.

Les épidémies de choléra sont plus fréquentes et plus meurtrières

Cette maladie, qui a terrorisé l’humanité, notamment au XIXème siècle avec de nombreuses épidémies en Europe, se manifeste par des diarrhées gravissimes entraînant une déshydratation rapide, qui peut devenir mortelle en l'absence de traitement. Elle se transmet par voie digestive après une absorption d'eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie Vibrio cholerae.

Depuis le début de l’année, 26 pays dans le monde ont signalé des épidémies. Il y en avait moins de 20 par an entre 2017 et 2021. En plus d'être plus fréquente, l'épidémie est aussi plus meurtrière puisque le taux de létalité est presque trois fois plus élevé qu'au cours des cinq années précédentes. L'OMS ne possède cependant pas encore de données précises sur le nombre de décès total liés au choléra faute de statistiques disponibles dans les pays touchés, parmi lesquels la Syrie, l'Irak, l'Iran, l'Inde, le Bangladesh, le Pakistan, le Népal, l'Afghanistan et la zone de la Corne de l'Afrique.

Choléra : une recrudescence liée au changement climatique

Philippe Barboza lie cette augmentation des cas aux effets du changement climatique : "Les événements climatiques extrêmes tels que les inondations, les cyclones et les sécheresses réduisent davantage l'accès à l'eau potable et créent un environnement idéal pour le développement du choléra". Avant d’ajouter : "À mesure que les effets du changement climatique s'intensifient, nous pouvons nous attendre à ce que la situation s'aggrave si nous n'agissons pas dès maintenant pour stimuler la prévention du choléra."

En l’absence de traitement, on peut mourir du choléra en quelques heures. La mortalité est plus élevée chez les enfants et les personnes plus âgées ou fragiles. Dans la majeure partie des cas, les patients infectés par Vibrio cholerae présentent peu ou pas de symptômes. Pourtant, la bactérie peut rester présente dans les selles pendant une à deux semaines. "En cas de maladie, 80 à 90 % des épisodes sont bénins ou modérément sévères et il est alors difficile de les distinguer cliniquement d'autres types de diarrhées aiguës", précise Santé publique France. L’agence nationale de santé publique ajoute que "moins de 20 % des malades développent l’ensemble des symptômes typiques du choléra, avec des symptômes de déshydratation modérée à sévère : violentes diarrhées abondantes en 'eau de riz', vomissements, sans fièvre".

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