- A l’instar du VIH, les artérivirus simiens semblent attaquer les cellules immunitaires, neutralisant les principaux mécanismes de défense et s'installant durablement dans l'organisme.
- Les auteurs soulignent qu'une nouvelle pandémie n'est pas imminente et que le public ne doit pas s'alarmer.
Aucune infection humaine n'a été signalée à ce jour, mais le virus de la fièvre hémorragique simienne (SHFV) inquiète les scientifiques. Ils estiment, dans une étude publiée dans la revue Cell, que le virus serait "sur le point de se propager" à l'Homme.
SHFV : le virus aurait des similitudes avec le VIH
Ce virus, de la famille des artérivirus simien, provoque une maladie mortelle similaire à celle d'Ebola chez certains singes. Depuis les années 1960, il a provoqué plusieurs épidémies mortelles dans des colonies de macaques en captivité.
A l’heure actuelle on ne sait pas quel impact le SHFV aurait sur l'Homme s'il changeait d'espèce. Les auteurs évoquent néanmoins des parallèles avec le VIH (dont le précurseur est également né chez des singes) et appellent à la vigilance pour éviter une autre pandémie : "Ce virus animal a réussi à pénétrer dans les cellules humaines, à se multiplier et à échapper à certains des mécanismes immunitaires importants qui devraient nous protéger contre un virus animal. C'est assez rare, a déclaré l'auteur principal, Sara Sawyer, professeur de biologie moléculaire, cellulaire et du développement à CU Boulder. Nous devrions y prêter attention".
Les cas de transmission de virus de l'animal à l'humain sont fréquents
Si des milliers de virus circulent parmi les animaux et que la plupart ne provoquent aucun symptômes, un nombre important d’entre eux a réussi à atteindre le système immunitaire de l’Homme avec des conséquences importantes. Cela a par exemple été le cas du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) en 2012, mais aussi du syndrome respiratoire aigu sévère (le SRAS-CoV) en 2003 et évidemment du Sars-CoV-2 (le virus à l'origine de la Covid-19) en 2020.
"La Covid n'est que le dernier événement d'une longue série de transmission de l'animal à l'Homme, dont certains ont donné lieu à des catastrophes mondiales", a déclaré Sara Sawyer. "Nous espérons qu'en sensibilisant les gens aux virus auxquels nous devons faire attention, nous pourrons prendre de l'avance, de sorte que si des infections humaines commencent à se produire, nous serons rapidement sur le coup."
Les scientifiques proposent notamment d'envisager la surveillance des populations humaines en contact étroit avec des animaux porteurs du virus. En effet, certaines espèces de singes africains porteurs de charge virale d’artérivirus interagissent fréquemment avec les humains et sont connues pour mordre et griffer les gens, ce qui les exposent à une contamination.