+46 % de passages aux urgences et +50 % d'hospitalisations en une semaine, d’après le bulletin de Santé Publique France publié hier. L'épidémie de bronchiolite chez les nourrissons continue de progresser très rapidement.
Bronchiolite : la France métropolitaine particulièrement touchée par l'épidémie
Cette maladie virale qui touche les voies respiratoires du nourrisson et dont les symptômes peuvent durer une dizaine de jours se caractérise par "un épisode de gêne respiratoire dont les signes sont une toux et une respiration rapide et sifflante", indique le site de la Sécurité Sociale.
Actuellement, 11 régions de France métropolitaine ont été placées en phase épidémique de bronchiolite par les autorités sanitaires : Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Normandie, Pays de la Loire, Hauts-de-France, Île-de-France et Nouvelle-Aquitaine. La région Provence-Alpes-Côtes d'Azur est quant à elle en situation "pré-épidémique" et la situation en Corse est normale.
En outre-mer, seule la Guyane est touchée par l'épidémie : Mayotte, la Guadeloupe et la Martinique sont en phase pré-épidémique.
Hôpitaux : certains services pédiatriques sont débordés
Les services de pédiatrie franciliens sont particulièrement touchés et une saturation des hôpitaux est à craindre. Par manque de lits disponibles, 14 enfants en réanimation pédiatrique ont dû être transférés hors d'Ile-de-France - aux CHU d'Amiens et de Rouen notamment.
Cette épidémie, qui démarre rapidement et tôt dans la saison d'automne/hiver aggrave les difficultés des services de pédiatrie, déjà fragilisés par le manque d’effectifs : "On a des tensions fortes, voire très fortes, dans les services de pédiatrie de la région", a déclaré la directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, Amélie Verdier à l'AFP, expliquant que la bronchiolite est venue s'ajouter aux "difficultés très importantes" liées aux "postes vacants".
L'ARS plaide pour un "recours approprié" aux urgences
Et la situation prévisionnelle pour les jours et semaines qui viennent "n'est pas bonne", a prévenu Mme Verdier, comptant sur la "solidarité de tous" les soignants, notamment des libéraux, pour "soulager les urgences".
Santé publique France conseille ainsi aux parents de ne pas se rendre systématiquement aux urgences, sauf si l’enfant est âgé de moins de six semaines, s'il est un ancien prématuré de moins de trois mois, s'il a une maladie respiratoire ou cardiaque, s'il boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs, s'il vomit systématiquement, s'il dort en permanence ou pleure de manière inhabituelle et ne peut pas dormir.
En cas de doute, il est conseillé de téléphoner au 15.
La directrice de l'ARS en appelle aussi à la "responsabilité de chacun", en particulier des parents, pour "se protéger face aux épidémies hivernales", par les gestes barrière et la vaccination contre le Covid "y compris pour les enfants".