Au 16 octobre, plus de 7.000 personnes avaient été hospitalisées pour cause de Covid-19 sur les sept derniers jours, selon Santé Publique France. Parmi eux, 588 avaient été admis en soins critiques. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Psychiatry Research, ces patients sont plus à risque de souffrir de schizophrénie. En effet, les chercheurs ont établi un lien entre cette maladie mentale et les formes sévères de la Covid-19 pour lesquelles il y a eu hospitalisation.
Une précédente recherche, publiée en novembre 2021 dans la revue The Journal of Clinical Psychiatry, avait déjà prouvé que la Covid-19 pouvait affecter le système nerveux central et avoir des manifestations neuropsychiatriques. D'après ces chercheurs, quatre mois après une hospitalisation pour cause de Covid-19, plus de 20 % des patients avaient au moins un trouble psychiatrique.
11 % de risque en plus de schizophrénie après une forme grave de la Covid-19
D'autres travaux, publiés dans la revue Asian Journal of Psychiatry en juin 2022, montraient que la Covid-19 avait un impact sur le cerveau et la santé mentale des personnes infectées. Les scientifiques avaient également observé que les patients schizophrènes avaient plus de risque de mourir après avoir contracté le coronavirus.
La nouveauté dans l'étude qui vient d’être publiée dans la revue Psychiatry Research est d’avoir quantifié le risque de souffrir de schizophrénie après une infection sévère à la Covid-19. Plus précisément, en cas d’hospitalisation, les patients ont 11 % de risque en plus de souffrir de schizophrénie.
Covid-19 : aucun lien entre une simple infection et la schizophrénie
Pour parvenir à ce résultat, l’équipe de scientifiques a analysé les données de 122.616 personnes infectées par la Covid-19, de 32.519 patients qui ont été hospitalisées pour cette raison ainsi que des cas témoins. "Nous avons constaté qu’une hospitalisation pour cause de Covid-19 avait un impact sur la schizophrénie, expliquent les chercheurs. Cependant, l’infection par le SARS-CoV-2 n’a pas de lien causal avec cette affection psychiatrique".
Les scientifiques notent certaines limites à leurs conclusions. La première est qu’ils n’ont étudié que le lien génétique entre ces deux maladies - la Covid-19 et la schizophrénie - sans inclure les variables environnementales. De plus, tous les patients dont les données ont été analysées étaient des Européens. Néanmoins, ils estiment que la schizophrénie devrait faire partie de la liste des séquelles d’une forme grave de la Covid-19 et donc faire l’objet de tests de dépistages avant la sortie de l'hôpital et durant les mois suivants.