Le niveau de dépression ressentie par un patient dépendrait de la zone du cerveau qui est touchée par une lésion : voilà en substance le résultat d’une étude présentée lors du 35e congrès européen de neuropharmacologie, à Vienne et publiée dans Brain.
La dépression touche les deux hémisphères cérébraux différemment
En effet, en comparant les IRM et les scores de dépression de 526 patients qui présentaient des zones localisées de lésions cérébrales à la suite d'un accident vasculaire cérébral ou d'un autre type de lésion cérébrale traumatique, les chercheurs ont pu dresser une cartographie des zones "à risque" par rapport à des zones de "résilience" - où la dépression ressentie était moindre.
Dans le détail, il apparaît que les régions à "risque" maximal comprennent l'insula antérieure bilatérale, le cortex préfrontal dorsolatéral bilatéral et le cortex préfrontal dorsomédial gauche. Les régions à "résilience" maximale comprennent le cortex orbitofrontal droit, le cortex préfrontal médian droit et le cortex temporal inféro-latéral droit.
Cette découverte pourrait permettre de mieux connaître les régions cérébrales qui sont plus sensibles au traitement de la dépression, et celles qui sont plus résistantes, ouvrant ainsi la voie à de meilleures thérapies pour cette maladie qui compte parmi les dix pathologies majeures du XXIème siècle, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé.
La dépression n'est pas un simple épisode de déprime
Une meilleure compréhension de l'anatomie du cerveau pourrait également bénéficier aux personnes atteintes de dépressions résistantes aux médicaments, qui sont notamment traitées par stimulation magnétique transcrânienne.Actuellement, 20 à 30% des malades présentant un trouble dépressif sévère souffrent en effet d'une forme chronique et résistante aux traitements antidépresseurs de référence.
La Fondation FondaMental, une fondation de coopération scientifique dédiée à la lutte contre les troubles psychiatriques majeurs, rappelle que la dépression est une maladie, pas un "coup de blues" ou le reflet d’une faiblesse de caractère : "Elle peut durer quelques semaines, souvent plusieurs mois, parfois plusieurs années. Elle nécessite une prise en charge médicale et sa guérison n’est pas une affaire de volonté.”