On sait depuis longtemps que la consommation excessive d’alcool est dangereuse pour la santé : maladies cardiovasculaires, troubles neurologiques, diabète... Selon une nouvelle étude, publiée dans la revue Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, il y aurait même un lien entre le fait de boire quotidiennement et la baisse de la fécondité (soit du nombre d'enfants mis au monde).
Un verre d’alcool par jour nuit aux spermatozoïdes
Pour parvenir à leurs conclusions, repérées par le quotidien britannique The Independent, les chercheurs de l’hôpital Tongji de Shangai, en Chine, ont compilé neuf études distinctes et analysé les données de près de 27.000 adultes, hommes et femmes, ayant suivi un traitement contre l’infertilité ces dernières années. Ils ont observé qu’une consommation hebdomadaire d’alcool supérieure à 84 grammes (soit un verre standard par jour) était associée à une diminution du taux de fécondité.
Dans le détail, les hommes qui boivent quotidiennement réduiraient leurs chances de voir leur conjointe enceinte de 9 % par rapport aux abstinents. Et pour cause, selon l’étude, l’alcool affecte leur fertilité en réduisant le nombre de spermatozoïdes et en modifiant leur taille, leur forme ainsi que leur motilité. Les femmes ne sont pas non plus épargnées : celles qui lèvent le coude une fois par jour verraient leurs chances de procréer réduites de 7 %, car la boisson augmente le taux de stress oxydatif, qui favorise le risque d’endométriose ou encore de fausse couche.
Le mode de vie affecte la fécondité
Alors que la qualité et le nombre de spermatozoïdes chez les hommes, en particulier en Occident, ne cessent de diminuer (-52 %, selon une méta-analyse de 2017), cette nouvelle étude s'ajoute aux nombreuses preuves existantes qui suggèrent que les couples peinent à concevoir à cause de leurs "mauvaises habitudes" comme le tabagisme ou la boisson.
"Les couples doivent être conscients que certains facteurs modifiables liés au mode de vie, tels que les habitudes de consommation d'alcool, peuvent affecter les résultats de leur traitement de fertilité, alerte le Dr Yufeng Li, principal auteur de l'étude, dans un communiqué. Mais la manière dont ces facteurs influent sur le système reproductif doit encore être élucidée par la recherche." En attendant, si vous avez du mal à concevoir, mieux vaut ne pas boire une goutte, recommande le chercheur.