- La perte d’odorat, ou anosmie, fait partie des symptômes des formes longues du Covid qui concerne 10 à 20 % des personnes victimes du virus Sars-CoV-2 d’après l’OMS.
- D’après l’Inserm, les femmes et les personnes âgées ont plus de risque de voir ce symptôme persister que les hommes ou les plus jeunes.
C’est un projet qui pourrait donner de l'espoir à tous ceux dont le nez n'est plus fonctionnel, et notamment les personnes qui souffrent de ce symptôme des formes longues du Covid-19 : Richard Costanzo, professeur émérite de physiologie et de biophysique et Daniel Coelho, professeur d'oto-rhino-laryngologie à la Virginia Commonwealth University (VCU) et expert en implants cochléaires, sont en effet sur la piste d’un nez électronique associé à un implant cérébral pour permettre aux personnes qui ont perdu l’odorat de sentir à nouveau des odeurs.
Odorat : le circuit olfactif humain est très complexe
Ensemble, ils ont découvert qu'une prothèse olfactive pouvait être similaire à un implant cochléaire - ceux utilisés pour améliorer l'ouïe des personnes atteintes de surdité grave. Et même si la commercialisation d’un produit viable n’est pas pour tout de suite, le projet pourrait aboutir avec succès, peut-on lire dans un article publié dans le numéro de novembre 2022 du magazine Spectrum sous le titre "Un nez bionique pour sentir les roses à nouveau".
L'ambition est immense. En effet, un nez humain possède 400 types de capteurs olfactifs différents, susceptibles de distinguer 1.000 milliards d'odeurs et il n’est pas aisé de court-circuiter entièrement le circuit olfactif.
La technologie du nez bionique n'est pas encore au point
Pour l'instant, l'équipe s'efforce de faire en sorte que les capteurs détectent plus que seulement quelques odeurs. Cela pourrait prendre du temps : les prototypes actuels ne reconnaissent pas plus que quelques dizaines de parfums. Le but est également de trouver le meilleur moyen de transmettre les signaux enregistrés par les capteurs au cerveau, autre challenge de taille car le chemin parcouru par les signaux olfactifs est très sophistiqué.
Le problème qui se pose notamment aux deux chercheurs est en effet de savoir dans quelles parties du cerveau injecter les signaux enregistrés par le nez électronique… M. Costanzo est confiant : "Je pense qu'il nous faudra encore plusieurs années avant d'y parvenir" a-t-il déclaré. "Mais je pense que c'est faisable".
En attendant, des chercheurs misent eux plutôt sur les cellules souches pour remettre à neuf les zones du nez altérées par le Covid-19.