Charbon, pétrole, gaz naturel… La dépendance mondiale excessive et persistante à l’égard des combustibles fossiles aggrave le dérèglement climatique et a des effets délétères sur la santé et le bien-être des êtres humains. C’est ce qu’a alerté une étude annuelle, appelée "Lancet Countdown", qui a été menée par 99 experts issus de 51 institutions, notamment de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Selon le rapport, la plupart des pays investissent encore des centaines de milliards de dollars dans les énergies fossiles. Ces sommes seraient comparables ou même supérieures à leurs budgets de santé.
Une hausse des maladies infectieuses à cause du dérèglement climatique
La hausse des températures et les événements météorologiques extrêmes, provoqués par le changement climatique, mettent près de 100 millions de personnes supplémentaires dans une situation d'insécurité alimentaire grave, par rapport à la période 1981-2010, a indiqué Elizabeth Robinson, directrice du Grantham Research Institute à la London School of Economics, qui a participé aux travaux.
Le dérèglement climatique a aussi un impact sur la propagation des pathologies infectieuses. D’après les résultats, la risque de la transmission du paludisme a augmenté de près d'un tiers (32,1 %) dans certaines régions des Amériques et de 14 % en Afrique au cours de la dernière décennie. En ce qui concerne la dengue, le risque de transmission a grimpé de 12 %, au niveau mondial, sur la période. Autre alerte : le taux de décès associés à la chaleur a augmenté de 68 % entre 2017 et 2021. Selon l’OMS, près de 250.000 morts supplémentaires par an, entre 2030 et 2050, pourraient être attribués au réchauffement climatique.
"Nos enfants seront confrontés à une accélération du changement climatique qui menacerait leur survie"
"La crise climatique nous tue. Elle nuit non seulement à la santé de notre planète, mais aussi à celle de tous ses habitants (...), tandis que l'addiction aux combustibles fossiles devient hors de contrôle", a signalé Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU. Il réclame des investissements dans les énergies renouvelables et la résilience climatique. "Le monde se situe à un tournant. (...) Nous devons changer. Sinon, nos enfants seront confrontés à une accélération du changement climatique qui menacerait leur survie", a ajouré Anthony Costello, professeur et co-président du Lancet Countdown.