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Gène

Cancer : un nouveau médicament pourrait bloquer la croissance des tumeurs

Par Geneviève Andrianaly

Des scientifiques espagnols ont mis au point un traitement, nommé "OMO-103", qui serait capable de bloquer le gène MYC, à l’origine de la croissance de plusieurs tumeurs.

Pornpak Khunatorn/iStock
Le gène MYC transmet des messages indiquant aux cellules qu'elles doivent se diviser et s'emballe en cas de cancer.
Les effets secondaires du médicament expérimental étaient pour la plupart légers. Les plus fréquents étaient des frissons, de la fièvre, des nausées, des éruptions cutanées et une pression artérielle basse.
L'inflammation du pancréas, survenue chez un participant, a été la seule réaction conduisant à limiter la dose administrée.

"Le gène MYC est l'une des cibles les plus recherchées dans le domaine du cancer, car elle joue un rôle clé dans l'apparition et l’évolution de nombreux cancers courants, tels que le cancer du sein, de la prostate, du poumon et des ovaires. À ce jour, aucun traitement qui inhibe la fonction du gène MYC n'a été autorisé pour un usage clinique", a déclaré Elena Garralda, chercheuse à l'Institut d'oncologie de Vall d'Hebron (Espagne), lors du 34ème symposium EORTC-NCI-AACR à Barcelone.

Durant ce congrès animé par l'Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer, la scientifique et son équipe ont révélé avoir élaboré un médicament qui a réussi pour la première fois à bloquer le gène MYC, responsable de la croissance des tumeurs. Le traitement en question est appelé "OMO-103". L’ "OMO-103" est une mini-protéine qui peut pénétrer dans les cellules.

Cancer : 22 patients ont bénéficié du médicament expérimental

Afin d’évaluer l’efficacité et la sécurité du médicament, les chercheurs ont recruté 22 patients pour un essai clinique de phase I. Les participants souffraient de divers cancers, notamment de cancers du pancréas, de l'intestin et du poumon non à petites cellules. Ces derniers avaient tous déjà reçu entre trois et treize autres traitements auparavant.

Dans le cadre des travaux, l’"OMO-103" a été administré par voie intraveineuse une fois par semaine à six niveaux de dose allant de 0,48 à 9,72 mg en fonction du poids du patient. Au début de l’étude et après trois semaines de traitement, les auteurs ont prélevé un échantillon des tumeurs afin d’évaluer les niveaux d'activité du gène MYC et d'autres indicateurs biologiques du cancer.

Ce traitement empêcherait la croissance des tumeurs en ciblant le gène MYC

D’après les résultats, 8 des 12 patients ayant réalisé un scanner après neuf semaines de traitement présentaient un état de santé stable. En clair, le médicament expérimental aurait permis de bloquer la croissance de la tumeur. Selon Elena Garralda, les marqueurs biologiques montraient que le traitement ciblait correctement le gène MYC.

"Il est encore très tôt pour évaluer l'activité du médicament, mais nous constatons une stabilisation de la maladie chez certains patients. Il est remarquable qu'un patient atteint d'un cancer du pancréas ait continué à participer à l'étude pendant plus de six mois, que sa tumeur ait diminué de 8 % et qu'il y ait eu une réduction de l'ADN dérivé de la tumeur circulant dans le sang. Le volontaire atteint d'une tumeur des glandes salivaires a aussi une maladie ‘stable’ et participe toujours à l'étude après 15 mois", a-t-elle expliqué.

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