Le réchauffement climatique est de plus en plus perceptible et les conséquences sont loin d’être anodines sur notre environnement mais également sur notre santé. En effet, la douceur exceptionnelle des températures que l’on observe actuellement et qui fait suite à un été extrême entraîne une hausse des virus qui étaient classiquement "exotiques".
Les cas autochtones de dengue sont en forte hausse
C’est notamment le cas de la dengue et du zika. Ces maladies infectieuses sont transmises par le moustique tigre dont la présence en France s’étend d’année en année depuis 2010, d’après Santé Publique France.
Le moustique tigre est d'ailleurs encore actif cet automne, de façon anormale : "Les moustiques tigres sont encore présents, or ils ne devraient plus être là à cette période de l’année" , explique Anna-Bella Failloux, spécialiste des maladies liées aux moustiques à l’Institut Pasteur. "On a recensé plus de 60 cas de dengue "autochtones" : un tel nombre, ça n’était jamais arrivé" d’après la scientifique qui ajoute qu’un tel nombre aurait été "inimaginable il y a quelques années".
Les cas autochtones concernent les personnes infectées par le virus sur le territoire français et non lors d’un voyage dans des zones à risques.
Le réchauffement climatique menace la santé humaine
"Avec le changement climatique, il faut s’attendre à davantage de moustiques et donc de virus. Au lieu d’avoir des moustiques à partir de début mai, on les verra dès avril. Et ils resteront plus tard après la fin de l’été", pronostique la spécialiste des maladies liées aux moustiques.
Le fait que le moustique tigre étende son terrain de chasse avec l'augmentation des températures n'est pas un problème isolé : en juillet dernier, les Nations Unies avaient alerté sur l'impact fort et direct du réchauffement climatique sur la santé humaine. Et la situation ne va pas aller en s'améliorant. En effet, les prévisions de l’ONU ne sont pas bonnes d’après un rapport publié jeudi, à 10 jours de la COP27.
L’agence anticipe en effet un réchauffement climatique de 2,6°C d’ici 2100 voire de 2,8°C d’après le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Ces chiffres sont bien au delà de l'Accord de Paris de 2015 qui vise +2°C maximum, et dans l'idéal +1,5°C.