Elle booste le système cardio respiratoire, conjure le cancer, améliore la qualité du sommeil, aide à perdre du poids, fait office d’antidépresseur naturel... L’activité physique est un remède en soi, ce n’est plus à prouver. Depuis peu, la Haute autorité de santé (HAS) la considère même comme "un traitement à part entière" qui devrait être "prescrit" par les médecins. Pourtant, toutes les minutes consacrées au sport ne se valent pas : selon une nouvelle étude, plus l’activité physique est intense, meilleur c’est pour votre cœur.
Un capteur d’activité physique au poignet de 88.000 volontaires
Pour parvenir à ces résultats, publiés dans la revue officielle de la Société européenne de cardiologie (ESC), les chercheurs du National Institute for Health and Care Research (NIHR) et de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, ont analysé les données d’activité physique de plus de 88.000 adultes sains issues de la UK Biobank. L’objectif des chercheurs était de déterminer si l’organisme bénéficiait davantage d’un volume global d’activité physique modérée (comme la marche à pied) ou d’une activité beaucoup plus rigoureuse (comme la course), même moins régulière.
Alors que la plupart des travaux sur l’impact du sport sur la santé se fondent sur la bonne foi des volontaires (via des questionnaires), les sujets devaient, cette fois, porter pendant une semaine au poignet un capteur accéléromètre permettant d’enregistrer précisément le niveau d’activité physique, même lorsqu’elle était de très faible intensité (quand on fait le ménage ou trie le linge, par exemple). Grâce à ces nouvelles mesures, l’étude se veut donc beaucoup plus fiable.
Une activité plus intensive réduit le risque cardiovasculaire de 14 %
Les chercheurs ont ensuite comparé ces données avec le nombre d’événements cardiovasculaires (cardiopathies ischémiques, accidents vasculaires-cérébraux...) subis par les volontaires sur une période de 6,8 ans. Et les résultats n’ont pas déçu : "Une activité régulière d'intensité vigoureuse réduit davantage le risque global de décès précoce dû à des maladies cardiovasculaires, [car] elle pousse l’organisme et le cœur à s’adapter à un plus gros effort", explique dans un communiqué le Dr Paddy Dempsey, co-auteur de la recherche. Autrement dit, plus on tire sur la corde pendant l'activité physique, plus les bénéfices pour le palpitant seraient importants.
Dans le détail, le taux de maladies cardiovasculaires diminuait ainsi de 14 % lorsque l’activité physique intensive représentait 20 % plutôt que 10 % de la dépense énergétique globale liée à la pratique sportive, et ce, même chez les gens qui avaient par ailleurs un faible niveau d’activité physique. Concrètement, cela équivaut à convertir une promenade quotidienne de 14 minutes en une marche rapide de 7 minutes.
Selon le professeur Tom Yates, qui a participé à l'étude, ces résultats vont dans le sens des "messages de santé publique qui préconisent des changements de comportement et selon lesquels ‘chaque mouvement compte’". Il espère que leur découverte va "encourager les gens à augmenter leur volume d’activité physique globale [...] en y incorporant des activités physiquement plus intenses".